Le 11 septembre marquera les 50 ans du coup d’Etat d’Augusto Pinochet au Chili. Pour commémorer ce moment, pour rappeler ce que l’extrême droite au pouvoir cause, Paris a décidé d’une série d’événements tout au long du mois de septembre.
Le premier s’est tenu dans le 10ème arrondissement où Laurence Patrice et Elie Joussellin ont inauguré une exposition, aux côtés de la Maire du 10ème.
"Resistencia tiene nombre de mujer" est le nom de cette exposition de photographies prises au Chili tout au long de ces cinquante dernières années. Dès le 11 septembre 1973, avec le choc brutal du coup d'État, les femmes sont partie prenante de cette nouvelle séquence. Car elles avaient soutenu un gouvernement de gauche d'Union populaire. Car elles sont militantes et actives et sont arrêtées, emprisonnées et torturées comme les hommes. Car elles subissent comme tous les habitants la mise en place d'un régime dictatorial. Car elles recherchent parents, enfants, conjoints.
Cette résistance a différents visages : celui de la femme politique, celui de la militante, celui de la syndicaliste, celui de l'étudiante, celui de la paysanne, celui de l'ouvrière, celui de la fonctionnaire, celui de la professeure, celui de la mère de famille, celui de la féministe, celui de milliers de Chiliennes.
Ce choix de photos prises durant les 16 années de l'une des dictatures les plus féroces d'Amérique latine sont le témoignage historique et politique de la présence des femmes dans l'espace public, un espace en dispute, un espace dangereux, dans lequel le collectif est la seule arme de défense disponible.
C'est ce "nosotras" (nous) qui organise la résistance, recherche les disparus, fait circuler l'information, prend la parole, rédige des textes, distribue des tracts, occupe les usines et les salles de classes, approvisionne. Ces images sont des traces indélébiles de la mémoire photographique, de la mémoire des vivants et dorénavant de la nôtre.
Rendre cet hommage mémoriel à ces femmes aujourd'hui dans les rues de Paris, c'est à la fois laisser une trace du combat des Chiliennes pour leur liberté dans une ville qui depuis toujours accueille tous les persécutés de la terre. C'est aussi réaffirmer que les rues sont les témoins privilégiés des luttes citoyennes d'aspiration à la liberté. Pour toutes les femmes, tous leurs droits, tous les jours.
L’exposition est présente sur les grilles du jardin Villemin jusqu’au 21 septembre.
Un autre événement aura lieu dans le 10ème : le mercredi 20 septembre à 18h30 à la Mairie du 10ème, le film « Oy y no manana » sera projeté, suivi d’une table ronde.
Adjoint à la Mairie du 10ème, en charge du logement et de la mémoire.