Article de International - Publié le Lundi 10 Août 2015

Solidarité avec le peuple kurde

  • Le 8 août 2015, place de la République, nouveau rassemblement de soutien au peuple kurde, face aux opérations militaires menées par la Turquie avec le soutien des puissances occidentales. Une nouvelle occasion pour dénoncer le double jeu mené par le président Erdogan qui, sous couvert de la lutte contre Daesh, s’en prend essentiellement aux forces kurdes.

Le 8 août, s’est tenue, place de la République, une manifestation de solidarité avec les kurdes victimes de la politique agressive du président turc Erdogan. Ce dernier doit en effet cesser son double jeu. Sous le prétexte de lutter contre Daesh qu’il a soutenu ces dernières années, il a décidé de mener des opérations militaires, suite à l’attentat du 20 juillet à Suruç (toujours pas revendiqué par Daesh) tuant 32 jeunes et faisant des centaines de blessés. En réalité, la majorité des frappes turques visent des positions du PPK (branche armée du Parti des travailleurs du Kurdistan) en Irak et en Turquie. Ces actions militaires s’accompagnent en Turquie d’une brutale répression et d’une vague d’arrestations (1 500 personnes), ciblant particulièrement les membres et les élus du HDP, le Parti Démocratique des Peuples qui a fait une percée remarquable (13% et 80 députés) aux élections législatives de juin dernier. Un succès qui a fait perdre au parti d’Erdogan la majorité absolue au parlement turc. Face à cet échec, le président Erdogan, ne parvenant pas à créer une coalition pour gouverner, se prépare à organiser des élections législatives à l'automne et dans ce but a décidé de jouer sur la fibre nationaliste en agitant l'épaouvantail de la menace kurde.

Pierre Laurent, secretaire national du PCF, a adressé le 3 août dernier un courrier à François Hollande lui demandant de se démarquer nettement des soutiens apportés au régime d’Ankara lors de la réunion de l’Otan du 28 juillet légitimant les interventions militaires de la Turquie. Il souligne que, sous couvert de lutter contre Daesh, le gouvernement turc vise les organisations kurdes qui ont combattu avec succès les forces de l’Etat islamique, en particulier à Kobané. Il demande que soit relancé un processus de paix en Turquie, visant à obtenir un nouveau cessez le feu avec les forces du PKK, celui qui avait été décrété et observé par le PKK en 2013 étant parti en fumée. Il demande également que l’amalgame fait par la Turquie entre le PKK et Daesh soit dénoncé et que l’Union européenne sorte le PKK de la liste des organisations terroristes.