Article de Journal à Paris 10 - Publié le Dimanche 27 Mars 2011 - Numéro de Avril - Mai 2011

Baisse de 8% du prix de l’eau à Paris : vive le service public !

Le Conseil d’Administration de la nouvelle régie municipale « Eau de Paris », créée en janvier 2010, a décidé le 22 mars de baisser le prix de  l’eau de 8% à partir de juillet 2011.

Les  communistes, qui avaient été les principaux opposants à la décision de Jacques Chirac (alors maire de Paris)  de privatiser  en 1984 la gestion et la distribution de l’eau dans la capitale, se réjouissent de cette baisse de la facture d’eau. Et ce, alors qu’en 25 ans le prix de l’eau avait augmenté de 260%, au profit des deux opérateurs privés qui se partageaient le marché !

Avec cette baisse, Paris fait partie des villes où le mètre cube d’eau est le moins cher de France (3 € en intégrant les redevances et frais d’assainissement). Une bonne nouvelle pour les parisiens. Elle démontre la pertinence de la gestion publique de l’eau qui n’est plus l’objet de spéculation.

On ne peut que s’étonner que les élus UMP et les verts n’aient pas voté en faveur de cette mesure, en particulier dans le contexte de recul du pouvoir d’achat que nous connaissons. 

Autre point positif, à l’issue de sa première année de gestion, Eau de Paris a dégagé un résultat financier significatif qui permet d’envisager des investissements. Une des priorités devrait être d’améliorer encore la qualité de l’eau en protégeant le périmètre des sources : cela suppose de proposer aux agriculteurs de la zone concernée des accords les incitant à des pratiques culturales respectueuses de l’environnement, voire même en profiter pour  conclure des accords d’approvisionnement en produits agricoles pour les services parisiens de restauration collective.

 Une autre piste de réflexion qui mériterait d’être approfondie concerne l’organisation de la distribution.  Paris est approvisionné avec de l’eau provenant de 2 origines : eaux de sources et eaux de surface (prélevées dans les rivières et traitées). L’eau de source qui présente l’avantage de conserver toute l’année ses qualités gustatives et de fraîcheur est presque exclusivement distribuée dans les quartiers les plus favorisés du centre et de l’ouest. Cette répartition qui pénalise une fois de plus les arrondissements populaires est-elle irréversible ou modifiable grâce à quelques investissements sur les réseaux ? A étudier…