Article de Journal à Paris 10 - Publié le Lundi 10 Novembre 2014 - Numéro de Novembre - Décembre 2014

La grande braderie des biens publics

Pour réduire la dette, le gouvernement persiste à refuser de toucher aux cadeaux faits aux patrons et de mener la lutte contre l’évasion fiscale. Il préfère vendre les bijoux de famille, à savoir les participations publiques dans de grandes entreprises, quitte à se priver définitivement des dividendes que ces participations procurent à l’Etat.

Le 30 septembre dernier, il a annoncé la vente pour 4 milliards d’euros de ses participations dans de grandes entreprises. Ainsi,  la Française des jeux détenue à 72 % par l’Etat, et dont le chiffre d’affaires a été multiplié par 2 depuis 2000, est visée. Le gouvernement envisage de vendre 20% des  parts détenues par l’Etat. Rentabilité assurée pour les affairistes !

Discrètement, la Banque publique d’investissement vient de céder 1,9 % du capital d’Orange, une opération qui devrait rapporter 600 millions d’euros.

Une autre privatisation est à l’étude : elle concerne le plus grand marché du monde  de produits frais, à savoir Rungis. L’Etat se prépare à céder au privé les 33,34% des parts qu’il détient au sein de la Semmaris.

Rappelons qu’en 2013, plusieurs cessions sont déjà intervenues : vente de 3,1% du capital de l’équipementier aéronautique Safran, puis de 3,7% du capital d’EADS et de 9,5% d’Aéroports de Paris. Début 2014, nouvelle cession de 0,9% du  capital d’Airbus Group (ex EADS), puis de 3,1% du capital de GDF Suez.

Un tel bradage, c’est la confirmation d’un renoncement à une politique de redressement productif.