Article de Journal à Paris 10 - Publié le Jeudi 25 Septembre 2014 - Numéro de Septembre - Octobre 2014

La réduction des gaz à effet de serre : nécessité d’en faire la priorité du projet de loi sur la transition énergétique

Le PCF a fait part de son désaccord sur les principales orientations du projet de loi présenté en juillet dernier.  Il n’intègre pas l’urgence de la réduction massive de gaz à effet de serre (GES), rappelée dans le récent rapport du GIEC et qui nécessite une diminution impérative des combustibles fossiles. Concernant la réduction de notre consommation d’énergie, il ne prend pas suffisamment en compte le fait que la population de la France sera portée à 70 millions d’habitants en 2050. De plus, les légères baisses de consommation observées ne sont que les conséquences de la crise sur l’activité économique et l’augmentation de la précarité énergétique qui frappe 8 millions de nos concitoyens.

La loi évoque le problème des transports (qui utilisent 44 % d’énergies fossiles) uniquement à travers le développement de la voiture électrique et des bornes de recharge. Mais aucun développement du transport collectif n’est programmé ! A Paris, cela pourrait se traduire par la remise en service de la petite ceinture qui permettrait de transporter des marchandises, ainsi que le développement du transport fluvial.

Concernant le transport ferroviaire, aucune remise en cause de la libéralisation,  alors qu’elle a réduit  le nombre de tonnes de fret transportées par rail de plus de la moitié en 10 ans. Sur ce point, le gouvernement persiste dans son erreur et veut poursuivre, à marche forcée, la privatisation du transport des voyageurs.

Concernant le bâtiment, le plus gros secteur consommateur d’énergie, des économies d’énergie sont possibles. Mais l’obligation d’isolation des bâtiments (30 millions de logements) doit s’accompagner de soutiens financiers beaucoup plus incitatifs, en particulier pour les ménages moins favorisés, et nécessite la création d’une filière professionnelle de haut niveau.

Enfin, le projet inscrit dans la loi l’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques, permettant ainsi de brader notre parc de barrages aux grands groupes énergétiques privés. Un projet d’autant plus inacceptable que l’on a pu mesurer les conséquences des politiques de déréglementation et d’ouverture au privé menées dans tous les secteurs depuis deux décennies. Elles ont toujours entrainé une dégradation du service et une augmentation des tarifs.

Lors du débat parlementaire, les communistes vont défendre une autre orientation de cette loi en réaffirmant la place du secteur public dans l’énergie et proposeront de nombreux amendements.