Article de Journal à Paris 10 - Publié le Jeudi 10 Avril 2014 - Numéro de Avril - Mai 2014

Une lutte exemplaire de travailleurs sans papiers dans le 10è !

  • Intervention de Didier Le Reste, candidat communiste aux municipales, lors d’un rassemblement devant l’onglerie du 50 bd de Strasbourg.

Depuis le 10 février, 5 travailleurs chinois (4 femmes et un jeune homme) occupent une onglerie au 50 boulevard de Strasbourg, avec le soutien de l’union locale CGT du 10ème. Le patron a disparu et ne leur a plus versé de salaires depuis le mois de novembre. Ces travailleurs, sans papiers et  sans contrat de travail, sont surexploités dans ce salon depuis 2, 3 ou 4 ans selon les cas. Le 17 février  dernier, ils ont été rejoints dans leur lutte par deux coiffeuses africaines qui travaillent à l’étage de la boutique. Alertée, l’Inspection du travail s’est rendue sur place et a rédigé un rapport  qui reconnaît que, malgré l’absence de contrat de travail, les grévistes  exerçaient bien une activité dans cette onglerie.

Dès le départ du mouvement, les militants communistes ont pris une part active dans cette occupation et continuent encore d’assurer  des permanences, jour et nuit, sept jours sur sept. De leur côté, les élus communistes ont  interpellé le maire, afin qu’il intervienne auprès de la Préfecture pour la régularisation de ces sept travailleurs. Les candidats communistes aux municipales  ont publié dès le 14 février un communiqué demandant que « les pouvoirs publics interviennent rapidement afin que les grévistes de cette onglerie soient régularisés et perçoivent les salaires non versés ».

A l’heure qu’il est, cinq grévistes ont été régularisés. Les deux autres ont été récemment convoqués à la Préfecture, mais la réponse se fait toujours attendre.

Cette lutte est exemplaire à de multiples titres : ces 6 femmes et ce jeune homme, sans papiers et sans contrat de travail, ont osé dire stop à l’exploitation et décidé d’occuper leur entreprise. De plus, depuis le 15 février, ils ont pris la décision de travailler à leur compte  et partagent entre eux l’argent gagné.  Enfin, les cinq grévistes qui ont déjà obtenu leur titre de séjour continuent à occuper le salon  tant que les deux autres  travailleurs n’ont pas été régularisés. Une belle leçon de courage et de solidarité! Chapeau !