Article de Politique nationale - Publié le Mercredi 9 Janvier 2019

Les communistes rencontrent la direction de Google France

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    Les élus communistes devant le siège de Google France, rue de Londres : Fabien Roussel, Secrétaire du PCF et Député, les sénateurs Pierre Laurent et Fabien Gay, la députée européenne Marie-Pierre Vieu et Ian Brossat, Maire-adjoint de Paris et tête de liste aux prochaines européennes.

  • assemblement Google avec F; Roussel 8 janv 2019 img_8890.jpg

    Fabien Roussel rend compte de l’entretien avec la direction de Google France et précise que d’autres démarches de ce type seront prochainement organisées.

     

  • Rassemblement Google Didier Le Reste 8 janv 2019 img_8903.jpg

    Didier Le Reste, Conseiller de Paris et élu du 10ème arrondissement était également présent à ce rassemblement, accompagné par Elie Joussellin, secrétaire de la section PCF du 10ème.

Le 8 janvier 2019, s’est tenu un rassemblement devant le siège de Google France, rue de Londres dans le 9ème arrondissement. Il s’agissait d’accompagner les parlementaires communistes venus rencontrer la direction de Google France. En effet, selon des documents rendus publics en ce début d’année, Google en 2017 a fait transiter 19,9 Mds d’euros vers les Bermudes, paradis fiscal bien connu, via une société écran basée aux Pays-Bas.

Accompagné des sénateurs Pierre Laurent et Fabien Gay, de la députée européenne Marie-Pierre Vieu et de Ian Brossat, adjoint à la Maire de Paris et tête de liste aux élections européennes, Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF a réaffirmé à cette occasion que « ce racket est intolérable alors que les PME paient leurs impôts rubis sur l’ongle. Le gouvernement applique pour les ménages l’imposition à la source. Pourquoi cela ne serait pas possible pour les multinationales ? ». Il a indiqué qu’il venait de déposer une proposition de loi visant également à imposer à la source les bénéfices des multinationales avant qu’ils ne sortent du pays.

En effet 40% des profits des multinationales échappent chaque année à l’impôt grâce aux transferts effectués dans des paradis fiscaux. En 2016, les entreprises américaines ont enregistré en Irlande plus de profits qu’en Chine, Japon, Mexique, Allemagne et France réunis. Et ce, pour bénéficier du taux d’imposition particulièrement favorable de l’ordre de 8 % contre de 15% à 31% pour les PME européennes. Ces pratiques d’optimisation fiscale siphonnent les recettes des Etats et contribuent à effriter le consentement à l’impôt, base du pacte social sur lequel repose notre démocratie.

A l’issue de la rencontre, Fabien Roussel a indiqué que Google avait reconnu que l’entreprise utilisait les schémas d’optimisation fiscale en cours actuellement, comme la plupart des multinationales et pas seulement celles du numérique. Mais Google s’est dite prête à appliquer l’évolution de la législation, si une nouvelle loi était adoptée en France.  Fabien Roussel a précisé que son projet de loi visait à obliger les multinationales à payer leurs impôts à la source sur la base de l’activité qu’elles exercent dans notre pays. Dans ce cadre, le seul impôt sur les bénéfices pourrait rapporter à l’Etat plus de 20 Mds d’euros par an. Ces recettes sont indispensables pour le développement de nos services publics.

Fabien Roussel a également indiqué qu’il allait poursuivre des rencontres avec les autres multinationales du numérique, mais aussi les grandes multinationales qui délocalisent leur siège à l’étranger pour échapper à l’impôt.

A noter qu’au niveau européen, les ministres des finances ne sont pas parvenus en décembre dernier à un accord, même limité, sur l’idée d’une taxe sur les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon). Face à la pression du mouvement populaire, le gouvernement français a concédé à la mi-décembre la création d’une taxe sur les géants du numérique qui devrait rapporter 500 millions d’euros par an. « C’est peanuts ! » estime Fabien Roussel. « Ce sont plusieurs dizaines de milliards que nous devrions récupérer. C’est une annonce pour amuser la galerie et ne pas s’attaquer aux paradis fiscaux comme le Luxembourg, les Pays-Bas ou Malte. Voilà l’enjeu des prochaines élections européennes ».