Article de Politique nationale - Publié le Dimanche 20 Décembre 2015

COP 21 : tout est inscrit, mais tout reste à faire !

  • "Changeons le système, pas le climat", un mot d'ordre qui a été souvent repris lors des manifestations à l'occasion de la COP 21. Il est toujours d'actualité.

L'accord de Paris sur le climat a finalement été adopté par les 195 délégations réunies au Bourget. Contrairement au Protocole de Kyoto, cette fois tous les pays sont concernés et les plus grands émetteurs de gaz effet de serre (GES) se sont engagés à réduire leurs émissions.

L’accord prévoit de limiter d’ici 2100  à 2°C, voire à 1,5°C si possible, la hausse de la température planétaire. Une clause de revoyure des engagements est prévue  tous les 5 ans  afin de rehausser  le niveau de réduction des émissions de gaz à effet de serre et le montant des aides financières aux pays en développement dédiées aux mesures d’adaptation.  

Pourtant tout reste à réaliser, tant les promesses sont loin de l’ambition. Les engagements actuels des pays sont proches des 3°C, ce qui rendrait notre monde invivable ; la concrétisation des 100 milliards de dollars pour les pays en développement reste à être confirmée, la structuration du Fonds vert reste floue (dons, prêts, subventions…) comme les modalités de sa répartition entre pays.

Par ailleurs, le transport aérien et maritime qui représente 10% des émissions de GES n'est abordé dans le texte: pas question de remettre en cause la mondialisation des échanges, basée sur la délocalisation massive des productions si profitable aux entreprises multinationales.

Enfin même si l’accord favorise l'engagement politique de chaque nation, il n’est pas juridiquement contraignant.

Il reste donc bien des étapes à franchir. Pour le rendre applicable en 2020, l’accord devra au préalable être ratifié par au 55 pays représentant au moins 55% des émissions mondiales de GES. Chaque pays doit d’abord le traduire dans son droit national.

Pour les communistes, il s’agit maintenant d'engager concrétement  la transition écologique et sociale vers une société sobre en carbone afin d'atteindre les objectifs de la COP 21 et de réduire les inégalités de développement dans le monde. Cette ambition commande que l'on sorte des politiques d'austérité en France et en Europe et que l’on  agisse pour un autre partage des richesses à l'échelle du monde.

Car un développement humain durable mondial ne peut voir le jour dans le cadre de l'économie libérale mondialisée. Même Bill Gates le reconnait quand il déclare que «  le secteur privé est trop égoïste et inefficace pour offrir de réelles alternatives aux énergies fossiles ».

 Nous sommes donc face à un défi considérable qui nécessite de continuer à rechercher des convergences ici, en Europe et dans le monde pour inventer ensemble un nouveau mode de développement responsable, respectueux de la nature, réduisant les inégalités sociales, en dehors du libre-échange mondialisé qui est une catstrophe sociale et écologique. Il y a urgence à continuer d’agir pour créer une telle dynamique dans la perspective de la COP 22 à Marrakech au Maroc et du Forum Social Mondial à Québec.