Suite à la déclaration de Bruno Le Maire faite à la mi-janvier, une augmentation de près de 10% du tarif de l’électricité est désormais applicable depuis le 1er février. Pourtant le prix de l’électricité sur les marchés a sensiblement baissé et, sur la base de ce constat, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) préconisait un maintien des tarifs actuels.
En 2 ans, la hausse cumulée des tarifs atteint le chiffre record de 44%. Cette nouvelle augmentation sur un bien de première nécessité représente une dépense supplémentaire annuelle estimée à 216 € pour une famille de 4 personnes se chauffant à l’électricité. Cela va entrainer une nouvelle atteinte au pouvoir d’achat qui s’ajoute notamment à la forte augmentation des produits alimentaires et à celle des franchises médicales …
Une décision de nature fiscale
Il s’agit en fait d’une décision fiscale qui doit rapporter à l’Etat 6 Mds € de recettes, puisque le Ministre de l’Economie a décidé de rétablir le niveau des taxes sur l’électricité qui avaient été réduites dans le cadre de la mise en place en 2022 du bouclier tarifaire. Cependant, si ce dernier a couté cher, les communistes rappellent que les recettes de la TVA liées aux augmentations successives des tarifs ont généré des recettes importantes pour l’Etat. C’est pourquoi ils protestent contre cette nouvelle augmentation des tarifs de l’électricité qui pénalise tout particulièrement les foyers à petits revenus dans une période où on compte 34% de français en insécurité alimentaire et 12 millions de nos concitoyens confrontés à la précarité énergétique. Ils demandent des mesures d’accompagnement spécifiques au profit de ces personnes.
Sortir du marché spéculatif européen de l’énergie
Par ailleurs, les communistes persistent à exiger la sortie de l’électricité du marché européen de l’énergie, un marché spéculatif imposant des tarifs totalement déconnectés du coût de production de l’électricité. Ce dispositif pénalise d’autant plus les usagers français que notre pays dispose de coûts de production parmi les plus bas de l’UE grâce à son important parc de centrales nucléaires et de barrages hydrauliques largement amorti.
Développer une production électrique décarbonée et pilotable face à l’électrification des usages
Dans le cadre des élections européennes, le candidat du PCF, Léon Deffontaines, propose une renégociation des directives européennes de libéralisation de l’énergie et une totale révision du calcul des prix de l’électricité prenant en compte les spécificités de chaque pays. Pour répondre au défi climatique, il propose également la création d’une agence européenne de l’énergie développant de nouvelles coopérations en Europe pour réduire le plus rapidement possible la part des énergies fossiles.
Cela suppose un quasi doublement de la production d’électricité décarbonée pour réduire l’utilisation des énergies fossiles, en particulier dans les transports et dans l’indispensable relocalisation de nos productions. Une urgence, car les capacités de production d’électricité en particulier pilotables et bas carbone (excluant le charbon et le gaz) sont notoirement insuffisantes au sein de l’UE et vont nécessiter des investissements lourds. Mais pour les communistes, cela doit se faire en veillant à garantir des tarifs accessibles à tous.