Article de Politique nationale - Publié le Dimanche 1 Mars 2015

Mineurs isolés étrangers : communiqué des élus communistes de Paris

Qu’ils soient déjà scolarisés ou qu’ils relèvent de la permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers (PAOMIE), les mineurs étrangers isolés rencontrent toujours des difficultés à être pris en charge. Chaque jour, ils sont des dizaines à la rue et, parmi eux des collégiens ou des lycéens. Récemment le 16 janvier 2015, une manifestation initiée par plusieurs associations et partis de gauche dont le PCF exigeait que tous les mineurs isolés étrangers soient pris en charge (et non 1 sur 2) et demandait l’interdiction des examens osseux et l’application de la présomption de minorité comme le prévoit la loi. Autre problème, la prise en charge des lycéens « évalués majeurs » : l’Etat et le Conseil général se renvoient la balle…
  • Le 16 janvier 2015, nouveau rassemblement pour exiger la prise en charge de tous les mineurs isolés étrangers. Dante Bassino, adjoint au maire du 10e, était présent au côté de plusieurs associations et d’organisations politiques.

Le 26 février dernier, 80 mineurs isolés étrangers (MIE) ont occupé la Permanence d'accueil et d'orientation pour les jeunes mineurs isolés (PAOMIE) située au 127 boulevard de la Chapelle. À la rue, ces jeunes demandent qu'une solution de logement leur soit proposée pour poursuivre leurs études dans des conditions dignes.

La seule réponse des autorités a été de les faire évacuer brutalement (deux à quatre policiers par jeune !). Dominique Tourte, élue PCF du 10e en charge de la Protection de l'enfance, était présente devant la PAOMIE durant toute la soirée pour soutenir la démarche des jeunes ! Suite l’évacuation brutale et de la non-réponse de l'Etat aux demandes légitimes de ces jeunes vivant et étudiant à Paris, voici le communiqué du groupe PCF-Front de Gauche :

Mineurs Isolés Étrangers : l’urgence humanitaire

Hier après-midi, jeudi 26 février, de nombreux jeunes isolés étrangers occupaient la PAOMIE, plateforme d'accueil et d'orientation gérée en délégation de service public par l'association France Terre d'Asile pour le compte de la ville de Paris. La revendication de ces jeunes, pour beaucoup scolarisés dans des établissements parisiens, est simple : être pris en charge de manière pérenne pour ne plus passer de nouvelles nuits à la rue. La situation de ces jeunes, mineurs ou majeurs, en France et notamment à Paris, n'est plus tenable et peut aujourd'hui être qualifiée d'urgence humanitaire. Le dernier exemple ne date que de quelques jours, lorsqu’un de ces jeunes vivant la rue a perdu un œil faute de soins.

La ville de Paris tient une large part de responsabilité comme l’a constaté le défenseur des droits qui, dans sa décision de septembre 2014, observait à Paris des mineurs isolés étrangers qui « peinent à être pris en charge et ne bénéficient pas des mesures de protection et d’accompagnement prévues par la Convention internationale des droits de l’enfant ». Dernièrement, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, dans son rapport accablant sur le respect des droits de l’Homme en France, constatait « avec effarement » lors de sa visite à Paris que des mineurs, parfois âgés de 14 ans, étaient obligés de dormir dans la rue faute de places d’hébergement.

Les 41 élu-es communistes-Front de Gauche de Paris, engagés au quotidien aux côtés de ces jeunes, ainsi que dans les conseils d’arrondissement et au conseil de Paris, dénoncent avec force ces manquements de la Ville de Paris et de l’État.

Car, c’est bien l’État qui est censé héberger toute personne majeure à la rue. Or, à l’instar des migrants mis à la rue dans 20e il y a une dizaine de jours ou des centaines d’autres migrants installés depuis de trop longues semaines sur le boulevard de la Chapelle, l’État brille par son refus, fermement exprimé, d’exercer ses missions et d’accueillir ces personnes dans des conditions décentes. Pire,  comme hier soir dans le 20e devant la PAOMIE, la réponse de l’État a été l’évacuation des lieux par la Police.

Nous appelons la Ville de Paris à mobiliser tous les moyens nécessaires afin de profondément réformer l’accueil et de la prise en charge des mineurs isolés étrangers en concertation étroite avec l’ensemble des associations et institutions concernées.

Mineurs ou majeurs, cela n’a au final que peu d’importance. Que la responsabilité en incombe à l’État ou au Département, plus personne ne doit dormir à la rue à Paris en 2015.

Le groupe Communiste – Front de Gauche au Conseil de Paris

27 février 2015