Malgré un temps pluvieux, un rassemblement du collectif « Je rêve d’une banque qui… » initié par le PCF, et qui réunit les composantes du Front de gauche et de EELV, s’est tenu sur les Champs Elysées devant le siège de la banque HSBC. Pour commencer, une scénette humoristique au cours de laquelle un juge a lu l’acte d’accusation contre le Président d’HSBC qui a été condamné et emmené par un policier. Puis, se sont succédées plusieurs interventions dont celle de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Il a souligné que cette nouvelle affaire révélait le fonctionnement du système bancaire actuel et qu’ HSBC était loin d’être la seule banque concernée. Toutes les grandes banques françaises ont des dizaines de filiales dans les paradis fiscaux. C’est environ 70 milliards d’euros que les banques aident chaque année à soustraire au fisc en France et près de 1 000 milliards au niveau de l’Europe. Cette affaire est une preuve supplémentaire que le système bancaire est entièrement organisé pour détourner les richesses créées par les travailleurs européens au profit des marchés financiers et des rentiers. Ce détournement prive les Etats de recettes considérables pour le développement de services publics de qualité et de projets créateurs d’emplois portés par nombre de petites et moyennes entreprises.
Pierre Laurent a rappelé que, depuis la crise financière de 2008, des milliers de milliards d’euros ont été accordés aux banques et que la Banque Centrale Européenne (BCE) s’apprête à utiliser sa planche à billets pour, de nouveau, leur fournir plus de 1 100 milliards d’euros, soi-disant pour relancer l’économie européenne. Autre précision montrant l’ampleur du détournement, la France va verser cette année 44,3 milliards d’euros aux banques et sociétés d’assurances au titre des intérêts de la dette. Cela représente l’équivalent de l’ensemble de 5 budgets d’Etat : Travail et emplois (12 Mds), Egalité des territoires et logement (13,7 Mds), Santé, Régimes sociaux et retraites (7,6 Mds), Culture (2,5 Mds) et Justice (9,2 Mds). Il a également dénoncé la fraude fiscale « légale », autrement appelée « optimisation fiscale », et demandé un recrutement massif d’inspecteurs des finances et la levée du secret bancaire.
Il a conclu en disant qu’il était urgent que le peuple prenne le pouvoir sur les banques. Cela suppose que soit créé un pôle public bancaire et financier, permettant que les salariés et les usagers disposent de pouvoirs nouveaux d’intervention et de contrôle. Un moyen pour réorienter le crédit vers des investissements créateurs d’emplois et de richesses et non vers de opérations spéculatives. Il a appelé les forces de gauche à multiplier partout ce type de rassemblements devant les banques. Une autre initiative est prévue le 5 mars à Bercy, près du ministère des finances..