Article de Politique nationale - Publié le Samedi 28 Février 2015

Rassemblement aux Champs Elysées devant le siège de la HSBC

L’affaire a été révélée récemment : la banque HSBC a organisé une fraude fiscale à l’échelle internationale pour un montant évalué à plus de 180 milliards d’euros. Pour le seul compte de ses clients français, la banque a dissimulé plus de 5,7 milliards dans des paradis fiscaux. Cette affaire intervient après celle de LuxLeaks qui a permis de dévoiler que 340 groupes européens, en domiciliant leurs filiales au Luxembourg, avaient bénéficié d’avantages fiscaux considérables. Quelque temps auparavant, une autre révélation avait mis à jour les pratiques frauduleuses de la banque suisse UBS qui permettait à des personnalités, dont de nombreuses françaises, d’échapper à l’impôt. Une succession de scandales qui commencent à mobiliser l’opinion.
  • Le collectif « Je rêve d’une banque qui… » Initié par le PCF a organisé un rassemblement  le 26 février 2015 devant la banque HSBC pour dénoncer le scandale de la fraude fiscale. Intervention de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui appelle à multiplier les actions devant les banques.

  • La scénette du procès du patron de HSBC au côté de la juge lisant l’acte d’accusation pour fraude fiscale. A ce jour, aucun dirigeant de cette banque n’a été inquiété dans la cadre d’une procédure Judiciaire !

Malgré un temps pluvieux, un rassemblement du collectif « Je rêve d’une banque qui… » initié par le PCF, et qui réunit les composantes du Front de gauche et de EELV, s’est tenu sur les Champs Elysées devant le siège de la banque HSBC. Pour commencer, une scénette humoristique au cours de laquelle un juge  a lu l’acte d’accusation contre le Président d’HSBC  qui a été condamné et emmené par un policier. Puis, se sont succédées plusieurs interventions dont celle de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Il a souligné que cette nouvelle affaire révélait le fonctionnement du système bancaire actuel et qu’ HSBC était loin d’être la seule banque concernée. Toutes les grandes banques françaises ont des dizaines de filiales dans les paradis fiscaux. C’est environ 70 milliards d’euros que les banques aident chaque année à soustraire au fisc en France et près de 1 000 milliards au niveau de l’Europe. Cette affaire est une preuve supplémentaire que le système bancaire est entièrement organisé pour détourner les richesses créées par les travailleurs européens au profit des marchés financiers et des rentiers. Ce détournement prive les Etats de recettes considérables pour le développement de services publics de qualité et de projets créateurs d’emplois portés par nombre de petites et moyennes entreprises.

Pierre Laurent a rappelé que, depuis la crise financière de 2008, des milliers de milliards d’euros ont été accordés aux banques et que la Banque Centrale Européenne (BCE) s’apprête à  utiliser sa planche à billets pour, de nouveau, leur fournir plus de 1 100 milliards d’euros, soi-disant pour relancer l’économie européenne. Autre précision montrant l’ampleur du détournement, la France va verser cette année 44,3 milliards d’euros aux banques et sociétés d’assurances au titre des intérêts de la dette. Cela représente l’équivalent de l’ensemble de 5  budgets d’Etat : Travail et emplois (12 Mds), Egalité des territoires et logement (13,7 Mds), Santé, Régimes sociaux et retraites (7,6 Mds), Culture (2,5 Mds) et Justice (9,2 Mds). Il a également dénoncé la fraude fiscale « légale », autrement appelée « optimisation fiscale », et demandé un recrutement massif d’inspecteurs des finances et la levée du secret bancaire.

Il a conclu en disant qu’il était urgent que le peuple prenne le pouvoir sur les banques. Cela suppose que soit créé un pôle public bancaire et financier, permettant que les salariés et les usagers disposent de pouvoirs nouveaux d’intervention et de contrôle. Un moyen pour réorienter le crédit vers des investissements créateurs d’emplois et de richesses  et non vers de opérations spéculatives. Il a appelé les forces de gauche à multiplier partout ce type de rassemblements devant les banques. Une autre initiative est prévue le 5 mars à Bercy, près du ministère des finances..