Article de Vie locale - Publié le Lundi 18 Novembre 2013

Après une semaine de mobilisation, le ministre Peillon maintient sa réforme

La réforme des rythmes éducatifs est appliquée depuis septembre dans 17% des communes, dont Paris. Sa mise en place décidée dans la précipitation et sans une réelle concertation a occasionné de nombreux dysfonctionnements au sein des écoles. Les communes qui ne l’ont pas encore mise en œuvre, en particulier les petites collectivités du monde rural, s’interrogent de plus en plus sur l’opportunité de cette réforme, sur les coûts qu’elle va engendrer… et les inégalités qu’elle risque de renforcer.
  • La manifestation du 14 novembre 2013 a rassemblé à Paris 5 000 enseignants, parents, animateurs et personnels de la ville.

La semaine de mobilisation a commencé le 12 novembre. Selon la ville de Paris, les 2/3 des animateurs et 11% des agents spécialisés des maternelles ont fait  grève entrainant la suspension des activités périscolaires (cantines, ateliers, études) dans 560 écoles sur 662. Ils protestent contre l’insuffisance des moyens humains et matériels mis à leur disposition.  Ils demandent le versement d’une  prime mensuelle  pour compenser la surcharge de travail et la prise en compte du temps de préparation des ateliers du mardi et du vendredi.

Le lendemain mercredi, des collectifs de parents ont refusé d’emmener leurs enfants à l’école et le 14 novembre, ce sont les enseignants des écoles qui étaient en grève : 70% à Paris selon les syndicats (43% selon le Rectorat) et 150 écoles étaient totalement fermées. Les ajustements apportés par la ville au fil des semaines n’ont pas désamorcé le mécontentement.

Lors de la manifestation parisienne, l’un des mots d’ordre demandait l’abrogation pure et simple du décret. D’autres réclamaient sa réécriture après une vraie concertation et la garantie d’un financement durable et un cadrage national de la réforme. Par contre, il existe un consensus  sur les conséquences de cette réforme : au lieu de s’attaquer au problème crucial de l’échec scolaire, elle risque de contribuer au renforcement des inégalités entre les collectivités, à savoir celles qui ont les moyens de mettre en place des activités de qualité et les autres qui devront se contenter de faire de la garderie.

La droite tente de récupérer le mécontentement. Elle n’est pas crédible, car la politique qu’elle a mené ces dernières années a consisté à réduire les moyens de l’école, en supprimant des dizaines de milliers de postes d’enseignants et en diminuant les heures de classe. Pour les communistes au contraire, il faut « plus et mieux d’école », grâce à un service public renforcé pour la réussite de tous les élèves.