Benoît Hamon s’installe dans le 10ème : déclaration de Didier Le Reste

Le candidat à la présidentielle Benoît Hamon installe son QG de campagne dans le 10e,  rue du Château d’Eau. Contrairement aux propos de certains journaux, ce quartier n’est pas le « nouveau temple des bobos ».

Ce quartier se caractérise d’abord  par la présence de près d’une centaine de salons de coiffure afro et d’ongleries. Il a été marqué par de fortes luttes contre le travail dissimulé. Des luttes victorieuses qui ont permis la régularisation d’une trentaine de coiffeuses et manucures, ainsi que la condamnation par la justice de deux patrons à des peines de prison et à de fortes amendes.

 Comme la majorité des français, les habitants  de ce quartier connaissent des difficultés : problème de chômage, de logement avec des menaces d’expulsions, menace de fermeture de services publics, comme le bureau de poste, et de fermeture de classes dans un secteur d’éducation prioritaire. 

Chaque fois les communistes et leurs élus ont réagi et appelé à se mobiliser contre ces menaces, permettant de remporter des succès. Ils prennent acte de l’arrivée de Benoît Hamon dans le quartier et ils ne manqueront pas de l’interpeller pour que ces questions, en particulier le problème du travail dissimulé massif dans ce quartier, soient prises bien intégrées parmi ses priorités.

 Communiqué de Didier Le Reste, Conseiller communiste de Paris

Paris Match nous a appris hier que Benoît Hamon installait son QG de campagne au 48, rue du Château d’Eau, dans le 10e arrondissement de Paris.

J’acte positivement que Benoît Hamon ait choisi un quartier emblématique de luttes fortes ces dernières années pour installer son QG. Loin des élucubrations de Paris Match présentant ce quartier comme le « temple » de Boboland, les habitant-e-s du 10e sont bien placé-e-s pour savoir ce que ce quartier recouvre. Si la gentrification y fait des progrès spectaculaires, de nombreux habitants vivent des situations difficiles à l’image de la majorité des français. Rien que sur ces trois dernières années, les communistes du 10ème ont dû se mobiliser pour éviter des expulsions locatives de personnes ayant toujours payé leur loyer, sauver le bureau de poste situé boulevard de Strasbourg et soutenir la lutte des travailleuses et travailleurs sans papiers du boulevard de Strasbourg.

Les luttes de 2014-2015 dans les salons de coiffure du boulevard de Strasbourg, menées, entre autres, par la CGT et le PCF,  ont mis en lumière cette autre réalité. 1 500 personnes, essentiellement des femmes, y travaillent, le plus souvent sans contrat de travail et sans papiers. Ces luttes menées au 50, puis au 57 et au 71 du boulevard  ont permis de montrer que c’était un véritable système, qualifié par les travailleuses elles-mêmes de « mafieux », qui était organisé dans ce quartier par des patrons-voyous. Je me félicite d’ailleurs que ces luttes aient permis à la justice de condamné plusieurs patrons à de la prison ferme.

Qu’un candidat à la présidentielle se réclamant de la gauche ait décidé de s’installer dans ce quartier est donc une bonne chose.  S’il ne s’enferme pas dans son siège de campagne et qu’il veut bien ouvrir les yeux sur ce qui l’entoure, je suis, avec l’ensemble des communistes du 10e, disponible pour lui faire découvrir ce très beau quartier qui n’est pas ce que Paris Match se plaît à présenter.

J’invite  d’ores et déjà Benoît Hamon à participer à la projection du film de Nathanaël Joussellin mardi 14 février à 18h30 à la Salle Hénaff, 29 boulevard de Strasbourg, qui reviendra sur la lutte héroïque des dix-huit travailleurs du boulevard de Strasbourg en 2015.

Didier Le Reste

Le 7 février 2017