Article de Vie locale - Publié le Dimanche 29 Avril 2018

Les communistes parisiens mobilisés pour une France hospitalière et fraternelle !

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    Le samedi 28 avril, le PCF Paris a organisé un rassemblement sur le quai du Lot dans le 19ème, là où des centaines de migrants campent dans des conditions indignes, pour exiger un renforcement du dispositif d’hébergement d’urgence et l’ouverture d’un nouveau centre d’accueil à Paris. Une grande banderole réclamant « une France hospitalière et fraternelle » a été déployée au bord du canal.

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    Après une intervention d’Elie Joussellin, responsable parisien de la commission « Droits des migrants », Didier Le Reste, Conseiller de Paris a confirmé que le groupe communiste de Paris présenterait lors de la prochaine séance du Conseil de Paris un vœu demandant l’ouverture d’ un nouveau centre d’accueil des migrants à Paris.

     

Samedi 28 avril après-midi, plus d’une centaine de militant-e-s communistes, avec des militants du RESF et du MRAP, se sont réunis quai du Lot pour déployer le message « Pour une France hospitalière et fraternelle ».

Dans le 10ème au canal Saint-Martin et dans le 19ème au canal de l’Ourcq ou quai du Lot, ce sont plus de 2 000 migrant-e-s qui vivent dans des conditions contraires à la dignité humaine. L’objectif de cette initiative était d’interpeller le gouvernement pour que des solutions d’urgence soient trouvées.

Les communistes proposent notamment : la création de 50 000 places en hébergement d’urgence réparties sur l’ensemble du territoire français, l’ouverture d’un nouveau centre de premier accueil à Paris ou encore la réquisition des immeubles vides. Ils appellent également la France à respecter les conventions internationales qui stipulent qu’un demandeur d’asile doit être logé.

Ce rassemblement a aussi été l’occasion de présenter le manifeste « Pour une France hospitalière et fraternelle » que le PCF a édité cette semaine et que vous retrouvez au lien suivant : https://2017.pcf.fr/pour_une_france_hospitali_re_et_fraternelle_une_europe_solidaire

Lors de ce rassemblement, différentes personnes sont intervenues : Didier Le Reste, élu PCF du 10ème, a notamment annoncé que les élu-e-s PCF de Paris déposeront un vœu au cours du conseil de Paris du 2 mai pour demander l’ouverture d’un centre de premier accueil pour les migrants dans le Bois de Boulogne. Retrouvez également ci-dessous l’intervention de Elie Joussellin, secrétaire de section du PCF Paris 10 et responsable de la commission « Doits des migrant-e-s » du PCF Paris :

Intervention d’Elie Joussellin, responsable de la commission « Droits des migrants » du PCF Paris

Le PCF Paris a décidé de tenir cette initiative ici cet après-midi car il y a urgence.

Canal Saint-Martin, quai de l’Ourcq, quai du Lot : sur ces lieux, aujourd’hui, s’érigent des camps d’infortune où plus de 2 000 migrant-e-s tentent de survivre dans des conditions contraires à la dignité humaine. Les maladies se propagent. Quant aux riverains, l'immense majorité est désemparée par la situation et ils sont de plus en plus nombreux à demander avec nous à l’État de prendre ses responsabilités. Il y a urgence à agir. La France a un devoir de solidarité et de respect du droit international. En bref, Paris est face à une crise sociale aigue et le gouvernement regarde ailleurs.

Avant tout, quelques chiffres qu’il faut donner, répéter, marteler : seules 12 % des migrations aujourd’hui se font du sud vers le nord. La plupart des personnes que les guerres, les crises économiques et climatiques poussent à fuir leur pays tentent de trouver refuge dans un pays voisin. La France n’est qu’au 21ème rang des pays européens en nombre de personnes accueillies. Et si l’on parle des personnes qui sont aujourd’hui en France, il n’est jamais fait mention des 3 millions de Français migrants de par le monde. Nous ne sommes donc pas face à quelque invasion que ce soit. La France, 5ème puissance économique au monde, a les moyens de faire face et d’accueillir dignement celles et ceux qui frappent à sa porte. Il faut en finir avec une idée reçue : la France ne fait pas face à une crise migratoire, mais bel et bien à une crise de l’accueil !

Surtout que nous portons souvent une grande part de responsabilité dans ces migrations : que dire par exemple, de nos expériences guerrières au Mali, en Lybie, au Syrie qui ont dévasté des régions entières du monde et causer ruines et désastres. Que dire de notre attentisme face à la Turquie et aux exactions d’Erdogan vis-à-vis des kurdes qui créent des millions de réfugié-e-s, de l’absence de volonté politique d’œuvrer pour une paix juste et durable au Proche-Orient ?

Donc aujourd’hui, Paris est face à une crise sérieuse et grave. Une crise qui peut se résoudre. Depuis trois ans, les élus et militants PCF tirent la sonnette d’alarme. Le 1er février 2016, les élus PCF du 10ème déposaient un vœu au conseil d’arrondissement pour demander la réquisition des immeubles vides. Le vœu a été repris plusieurs fois par le Conseil de Paris mais les Ministres du Logement successifs (Mmes Pinel et Cosse, aujourd’hui M. Denormandie) ont toujours refusé de réquisitionner le moindre immeuble. En 2015 également, les élus et militants avaient demandé et soutenu l’ouverture d’un centre de premier accueil pour les migrants. Celui-ci, implanté porte de le Chapelle, a été fermé le 31 mars dernier sur ordre de Gérard Collomb, laissant les migrants dans une situation inextricable. Grâce à l’action de Ian Brossat comme adjoint au logement et de l’ensemble des élus PCF, plus de 7 000 logements sociaux ont été construits chaque année depuis 2014.

Aujourd’hui, nous accusons le Président de la République, Gérard Collomb, Benjamin Griveaux et Elise Fajgeles, députée de Paris et rapporteure du projet de loi « Asile et immigration », au mieux d’incompétence et de calculs politiques, au pire de cynisme, de mensonges et de non-assistance à personnes en danger.

Incompétence quand ils présentent un projet de loi liberticide et inefficace qui ne réglera en rien la question de l’accueil des migrants.

Calculs politiques quand tout est fait pour rendre la situation invivable dans le Nord-est parisien, dans l’espoir  de rafler la mise aux élections municipales de 2020.

Cynisme quand la rapporteure du projet de loi présente son projet de loi au bord du Canal Saint-Martin, à côté des tentes, sans avoir la moindre volonté politique de régler cette question.

Cynisme toujours quand Benjamin Griveaux explique hier qu’il ferait mieux qu’Anne Hidalgo.

Cynisme quand Emmanuel Macron va parader à Washington recevoir les félicitations de Donald Trump pour « son leadership sur la loi Asile et Immigration », quand le seul leadership dont la France devrait se prévaloir est d’être une nation hospitalière et fraternelle.

Mensonge quand le Président de la République en Marche, Christophe Castaner, explique que si les migrants sont toujours ici, c’est parce qu’ils refusent les hébergements alors qu’il suffit de venir leur parler pour qu’ils nous disent : « comment faire ? On veut bien tout plutôt que de rester ici ».

Mensonge quand le Président de la République s’est fait élire il y a un an comme étant le rempart face à l’extrême droite et qu’il n’a de cesse depuis de monter les personnes qui vivent en France les unes contre les autres : avant hier les retraités contre les actifs, hier les cheminots contre les usagers, aujourd’hui les étrangers contre les Français, les sans-abris contre les migrants dans les camps… 

Pour le PCF Paris, il y a urgence : nous avons des propositions : la création de 50 000 places en hébergement d’urgence, l’ouverture d’un nouveau centre de premier accueil à Paris ou encore la réquisition des immeubles vides à Paris. Aussi, nous demandons à ce que l’ensemble des migrant.e.s des campements du Nord-est parisien soient hébergés sans délai. La France doit respecter les conventions internationales qui protègent les demandeurs d’asile. Cela passe par un accueil inconditionnel de toutes les personnes à la rue dans les campements du Nord-est parisien. Igor Zamichiei, secrétaire fédéral, a écrit au Préfet de Paris cette semaine pour lui demander une audience afin de lui présenter ces propositions. Didier Le Reste présentera au prochain Conseil de Paris un vœu demandant l’ouverture d’un nouveau centre d’accueil à Paris.

L’urgence veut dire penser d’abord à l’humain. Le PCF a des propositions qui ont été rassemblées dans un fascicule sorti la semaine dernière « Pour une France hospitalière et fraternelle », nous sommes prêts au débat.

Elise Fajgeles n’a eu de cesse de vanter sa loi comme étant le fruit de la fermeté et de l’humanité. Pour la fermeté, nous voyons bien : doublement des durées d’enfermement en centre de rétention, criminalisation des sans papiers… Pour l’humanité, on a plus de mal à voir. Comment peut-on se dire humain quand on détourne le regard des situations dans le Nord-est parisien ? Comment peut-on se dire humaine quand on a aucune volonté politique d’apporter la moindre réponse ? Comment peut-on se dire humaine quand la seule réponse qu’on a apportée à des riverains, légitimement fatigués de la situation est « on ne va rien faire » ? Comment peut-on se dire humaine quand on retoque un amendement demandant l’interdiction de l’enfermement en rétention des mineur-e-s ?

Les communistes continueront en initiant d’autres actions à sensibiliser les pouvoirs publics et les populations pour un accueil digne et solidaire, pour une France fraternelle et hospitalière. Nous nous rappelons nous qu’au fronton de toutes nos mairies, le mot « fraternité » est écrit, nous ne l’oublions pas. Pour nous, c’est et ce sera toujours l’Humain d’abord !

Elie Joussellin

Secrétaire de la section PCF Paris 10

Responsable de la commission parisienne "Droits des migrants"