Article de Vie locale - Publié le Samedi 13 Juillet 2013

Les communistes soutiennent l’implantation d'une salle de consommation de drogue à moindre risque dans le 10e

Lors de sa séance des 8, 9 et 10 juillet, le Conseil de Paris a approuvé le principe de l'installation d'une salle de consommation à moindre risque au 39 bd de la la Chapelle, sur des terrains de la gare du Nord, et a autorisé le maire de Paris à déposer le permis de construire correspondant. Une implantation au cœur d'une zone où s'est concentré, depuis des années, un grand nombre de toxicomanes qui aujourd'hui consomment dans les halls d'immeubles, les parkings ou les toilettes publiques. Plusieurs réunions de concertation qui ont rassemblé quelques centaines d'habitants ont été organisées par la mairie du 10e et un comité de suivi sera mis en place pour faire un bilan régulier de cette salle expérimentale.
  • Comme en 1999 lors de la création du centre d'accueil de la rue Beaurepaire, certains résidents s'opposent à l'installation de la salle de consommation au 39 bd de la Chapelle. Une crainte compréhensible, qui appelle des réponses argumentées.

Voici le communiqué qui rappelle la position des communistes de l'arrondissement et de leur élus qui a été diffusé le 11 juillet, suite à la séance du Conseil de Paris.qui a approuvé l'implantation de la première salle de consommation dans notre pays.

"La présence des toxicomanes dans le quartier de la Gare du Nord est une réalité qui ne date pas d’aujourd’hui. Prendre à bras le corps cette situation, avec des objectifs de santé publique, mais aussi de mieux vivre-ensemble dans le 10ème arrondissement est urgent.

Ne rien faire ou renvoyer cela à l’hôpital public serait une non-réponse. Les communistes sont favorables à cette salle de consommation de drogues à moindre risque qui répond à un double objectif : réduire les risques sanitaires pour les usagers de drogues, mais aussi assurer une plus grande tranquillité de vie pour les riverains, grâce à la réduction des lieux de consommation sur l’espace public ou les parties communes des immeubles et à une meilleure récupération des seringues usagées.

La création de cette salle fait partie d’une réponse globale au problème de la drogue. Elle s’adresse à ceux qui n’ont pas encore franchi le pas de son abandon et permet à de nombreux consommateurs en situation de déshérence un contact avec une structure sanitaire et de socialisation.

Dès 2004 en séance du conseil de Paris les élu(e)s communistes s’étaient déclarés favorables à l’ouverture d’une telle salle à Paris. De multiples échanges et débats ont eu lieu dans les années qui ont suivi. Au cours de l’année 2010, une commission composée d’élu(e)s de tous les groupes du Conseil de Paris a auditionné tous les acteurs de la prévention des toxicomanies et de la lutte contre les trafics : médecins, travailleurs sociaux, associations, policiers,… et s’est rendue à Genève et Bilbao pour visiter des lieux de ce type, en fonctionnement depuis plusieurs années.

Le compte-rendu de ces travaux a fait l’objet de communications publiques dont les médias ont  largement rendu compte.

A la suite, en octobre 2010, le conseil de Paris s’est prononcé favorablement pour cette implantation et la municipalité d’arrondissement a fait de même.

Il manquait la décision du ministère de la santé. L’autorisation d’une seule salle expérimentale a été donnée le 5 février 2013. Une grande réunion de concertation s’est tenue en mairie le 27 mars 2013. Dans les mois suivants, des échanges nombreux ont eu lieu entre les élus de l’arrondissement, l’association Gaïa qui va gérer la salle, les associations et le conseil de quartier concerné.

La localisation, en liaison avec la SNCF propriétaire des lieux, ayant été trouvée, une nouvelle réunion a eu lieu en mairie le 11 juin, avec une très nombreuse assistance. L’ouverture est prévue à l’automne prochain. La poursuite de la concertation est un engagement clair de la municipalité. Evidemment, les moyens en personnel pour le bon fonctionnement de la salle (éducateurs, infirmiers, médecin…) et pour la sécurisation des abords (services de police), doivent être clairement définis avant l’ouverture.

Les élu(e)s prennent leur responsabilité en apportant une réponse innovante pour la France, mais bénéficiant d’une expérience déjà riche des pays et des villes qui s’y sont engagés. La volonté de faire fonctionner cette salle, sous le suivi de la population, des associations et des élu(e)s, est une garantie de transparence.

Les communistes et leurs élu(e)s s’engagent dans la réussite de cette opération de santé publique et de solidarité humaine".

Alain Lhostis, Conseiller de Paris                                                                        

Marie-Thérèse Eychart,  Adjointe au maire du 10e

Jean-Pierre Leroux, Ancien  adjoint au maire du 10e     

Le débat doit se poursuivre dans la sérénité entre  habitants, professionnels , associations, conseils de quartier et élus.  Cette salle ne résoudra pas l'ensemble des  problèmes de la toxicomanie, mais elle est l'un des éléments d'une politique indispensable de réduction des risques.