Article de Vie locale - Publié le Mercredi 23 Mai 2012

Contre les ventes à la découpe, les locataires s’invitent à l’AG des actionnaires de BNP Paribas

  • Les locataires Gecina se sont invités le 23 mai 2012 à l'AG des actionnaires de BNP Paribas, au Palais des Congrès de la porte Maillot.

Ces derniers mois, le groupe financier et immobilier Gecina a mis en vente un nombre important d’immeubles (représentant environ 2 300 appartements) dans Paris et ses environs. En 2003, ce même groupe avait déjà vendu 100 immeubles  (3 200 appartements) à la société West brook  qui les avait revendus appartement par appartement en réalisant des profits faramineux. Les locataires menacés d’expulsion ont décidé de ne pas se laisser faire, se regroupent en comités de locataires et multiplient les initiatives.

Le 23 mai, nouveau rassemblement des locataires des immeubles de la Gecina.  Et en particulier ceux de l’immeuble du 166/172 quai de Jemmapes dans le 10 ème que ce groupe immobilier vient de vendre à BNP Paribas dans le but de revendre les appartements lot par lot… en réalisant au passage une super plus-value et  en expulsant tous  les locataires qui n’ont pas les moyens de se porter acquéreurs.

Pour protester contre cette opération spéculative, les locataires du 10ème et des autres arrondissements concernés se sont invités au conseil d’administration des actionnaires de BNP Paribas qui se tenait au Palais des congrès à la Porte Maillot. Ils ont déployé leurs banderoles « non à la vente à la découpe » ou « nous ne sommes pas à vendre » et ont pris la parole à l’entrée du palais des congrès.

Le 17 avril dernier, ils s’étaient rassemblés devant la Bourse de Paris où se tenait l’assemblée générale des actionnaires de la Gecina. Autre initiative le 14 mai devant l’hôtel de ville  pour alerter le Conseil de Paris et obtenir une intervention de la municipalité. A cette occasion, les élus communistes ont vivement  regretté  que la ville n’ait pas exercé son droit de préemption et bloqué la vente à BNP Paribas. Outre le maintien dans les lieux des locataires, cela aurait permis, par exemple dans le 10ème, de renforcer de 139 appartements le parc de logements sociaux notoirement insuffisant (seulement 14%).

Aujourd’hui,  la vente en bloc étant réalisée,  Ils ont demandé que la ville exerce son droit de préemption lot par lot et que le Maire de Paris s’adresse au nouveau gouvernement pour introduire dès la 1ère session parlementaire un amendement législatif renforçant la protection des locataires et taxant lourdement ce type d’opérations spéculatives.