Suite à une saisine portée en juin 2019 par la Maire communiste de Mitry-Mory, membre de l’association « Non au CDG Express », le Tribunal Administratif de Montreuil a partiellement annulé, le 9 novembre 2020, un arrêté autorisant les travaux de cette liaison entre l’aéroport de Roissy et la gare de l’Est.
Jugeant que le projet ne répondait pas à des « raisons impératives d’intérêt majeur » qui justifieraient qu’il soit porté atteinte à des espèces protégées, le Tribunal a annulé partiellement l’autorisation environnementale et donc l’arrêté inter-préfectoral du 11 février 2019 autorisant les travaux.
Le Tribunal a ainsi nettement réfuté l’argument « d’intérêt public majeur » du projet mis en avant par le Consortium CDG Express (Aéroports de Paris, SNCF et Caisse des Dépôts). Cet argument était vivement contesté par l’association « Non au CDG Express » qui dénonçait le coût exorbitant de ce projet (2,5 milliards d’euros d’argent public), le caractère ségrégatif de cette liaison (24 à 29 € le billet simple) et son inutilité pour les villes traversées, la ligne étant directe. De plus l’association déplorait que, utilisant en partie des voies du RER B, ce « train des riches » soit prioritaire (environ 20 000 voyageurs quotidiens attendus) et dégrade gravement la ponctualité des trains des 900 000 usagers du quotidien.
Didier Le Reste, Président de l’association « Non au CDG Express » et ancien élu communiste du 10ème se réjouit de cette avancée. Avec les communistes, il combat ce projet depuis une dizaine d’années. Mais la bataille n’est pas terminée. Les élus communistes demandent désormais au gouvernement un abandon définitif du projet. Par ailleurs, ils interpellent la SNCF et IDF Mobilités (la Région) pour que les budgets affectés initialement à ce projet soient utilisés sans attendre au renouvellement et à la modernisation des voies franciliennes au bénéfice des usagers du quotidien. Un amendement sera déposé en ce sens par le groupe communiste au conseil d’administration d’IDF Mobilités en décembre.