Article de Vie locale - Publié le Samedi 11 Avril 2015

Déclaration de Didier Le Reste sur l’avenir de la petite ceinture

La petite ceinture est une ligne ferroviaire SNCF qui fait le tour de Paris. Achevée en 1869, elle est fermée au service des voyageurs depuis 1934. Au lendemain de l’arrivée de la gauche à la direction de la ville de Paris, les élus communistes ont fait adopter un vœu en novembre 2001 demandant de rouvrir cette ligne et de la consacrer au fret de marchandises, sans remettre en cause l’aménagement d’espaces verts là où des espaces sont disponibles. Une proposition présentée comme « un choix d’avenir au service de la santé publique et d’un aménagement durable ». Le Conseil de Paris avait alors approuvé le principe de lancer des démarches en direction des différents partenaires. L’année suivante, le STIF mettait à l’ordre du jour l’étude de la possibilité de consacrer la petite ceinture à la circulation des marchandises. Le débat s’est ensuite enlisé sous la pression des Verts voulant faire de cette petite ceinture une promenade verte. Quinze ans après, on peut s’interroger sur la pertinence de ce choix des écologistes, alors que, depuis, les pics de pollution liés au trafic automobile et des camions diésel ne cessent de se multiplier dans la capitale.
  • Didier Le Reste, Conseiller communiste de Paris et secrétaire de la fédération des cheminots CGT de 2000 à 2010. Pour lui, la petite ceinture doit être réouverte pour le transport des marchandises. Elle est un atout pour relever le défi de la lutte contre la pollution liée au trafic automobile et en particulier des camions.

L’avenir de la petite ceinture ferroviaire revient à l’ordre du jour du Conseil de Paris des 13 et 14 avril. Didier Le Reste, Conseiller de Paris, reviendra sur la proposition des communistes de la rouvrir pour le transport de marchandises. Il réaffirmera son opposition aux délibérations visant à transformer la petite ceinture en promenade urbaine, soit disant « réversible ». Il rappellera que  la ville s’est engagée à installer dans chaque arrondissement des centres logistiques visant à regrouper des marchandises qui seraient acheminées sur le « dernier kilomètre » par des véhicules électriques. La SOGARIS envisage par ailleurs de créer une plate-forme multimodale de logistique urbaine sur la ZAC Bercy-Charenton, projet qui nécessite des dessertes ferroviaires. Dans ce cadre, la petite ceinture a vocation à s’inscrire dans le schéma de transport multimodal en appui de ces plateformes logistiques urbaines. Pour Didier Le Reste, elle constitue un atout exceptionnel pour relever le défi de la réduction de la pollution et de la protection de la santé des parisiens.

Déclaration de Didier Le Reste : l’avenir de la petite ceinture : contradictions et enfumage !

Abandonnée depuis bien longtemps par la SNCF, qui préfère aujourd’hui développer les relations routières sacrifiant le rail public, la petite ceinture ferroviaire parisienne (23 kilomètres de voies continues autour de Paris : du Pont du Garigliano (15ème) aux Batignolles (17ème) dont 40% de tunnels et tranchées), est l’objet de beaucoup d’attentions en vue du Conseil de Paris du 13 avril prochain.

En effet, lors de cette réunion des délibérations seront soumises au vote des élus visant « la reconquête de la petite ceinture », en clair créer les conditions pour que les Parisien-ne-s déambulent sur cette infrastructure de transport en site propre...

Dans cette affaire, ce qui est à la fois incompréhensible et contradictoire, c’est qu’à aucun moment on ne pose la question de quelle utilité pourrait être cette infrastructure de transport au regard des enjeux qui sont posés aux Parisien-ne-s et au-delà :

- 90% des marchandises sont transportées par la route (100 000 livraisons par jour sur Paris).

- Les poids lourds et voitures utilitaires sont responsables d’après AIR PARIF de 40% d’émissions d’oxyde d’azote (NOX) et de 30% des émissions de dioxyde de carbone (CO2).

- Pics de pollution de plus en plus répétitifs, qui posent avec acuité la question de santé publique.

- De nombreuses lignes de métro et de RER sont saturées, singulièrement aux heures de pointe mais pas exclusivement. Le tramway T3 est de plus en plus saturé et n’a pas de marge d’amélioration a fortiori que l’on continue à construire autour du Boulevard des Maréchaux.

- La Ville de Paris projette d’installer dans chaque arrondissement des centres logistiques urbains visant à regrouper des marchandises qui seraient acheminées sur le « dernier kilomètre » par entre autres des véhicules électriques. C’est bien mais qui assure le transport en amont ? Les camions ?

- On envisage d’installer une plate-forme multimodale de logistique urbaine sur la ZAC Bercy Charenton (projet porté par la SOGARIS). Qui va assurer les dessertes si on sacrifie les relations ferroviaires ?

La petite ceinture ferroviaire pâtît d’être méconnue notamment de nombre de décideurs politiques qui ne voient cette infrastructure que par le prisme de la végétation et de la biodiversité !

Comment peut-on insulter l’avenir de cette façon en balayant d’un revers de main toute proposition qui pourrait conserver à la petite ceinture sa vocation ferroviaire, qui plus est régionale, car connectée à plusieurs emprises et lignes ferroviaires !

En quoi la transformation de cette infrastructure ferroviaire en coulée verte ou autre corridor de respiration va faire baisser les pollutions atmosphériques ?

Au regard de ce que vivent les Parisien-ne-s de plus en plus fréquemment en matière de dégradation de la qualité de l’air, de ce qu’endurent quotidiennement les riverains du périphérique au niveau des nuisances phoniques et des pollutions, la réponse à ces situations est-elle à créer des boîtes de nuit dans les tunnels ferroviaires de la petite ceinture comme l’a proposé ces jours derniers une Maire-adjointe de la Ville ?

De quoi parle-t-on ? De qui se moque-t-on ?

Le verbiage recyclé visant à rassurer sur l’aspect de la réversibilité des aménagements confine à de l’enfumage ?

A qui fera-t-on croire qu’après que l’on aura d’une façon ou d’une autre « privatisé » les emprises de la petite ceinture (aménagements divers, platelages...) on va revenir en arrière pour réactiver des circulations ferroviaires ?

Nous pensons que la responsabilité des élus au regard des enjeux en présence doit les conduire à créer les conditions d’une réflexion approfondie sur les services que pourrait rendre à la collectivité cette infrastructure de transport ferroviaire, véritable pénétrante dans la capitale.

A l’instar de nombre d’associations, d’organisations syndicales, voire de simples citoyens, au PCF nous avons des propositions pour que cette petite ceinture ferroviaire s’inscrive dans un schéma de transport multimodal en appui de plateformes de logistiques urbaines.

 C’est notre façon à nous de relever les défis environnementaux qui nous sont posés et de contribuer ainsi à améliorer concrètement la vie des Parisien-ne-s.

 

Déclaration de Didier Le Reste, Conseiller PCF-FDG de Paris

Secrétaire général de la Fédération CGT Cheminots de 2000 à 2010

Paris le 8 avril 2015