Article de Vie locale - Publié le Jeudi 25 Janvier 2018

Didier Le Reste mobilisé aux côtés des associations du 10ème !

  • Collectif des associations du 10ème 24 janvier 2018  img_0795.jpg

    Le 24 janvier, le collectif des associations du 10ème a organisé une après-midi de témoignages et de débats sur les conséquences de la décision du gouvernement de supprimer les emplois aidés. Une    décision qui met en danger les actions de nombreuses associations, en particulier celles qui interviennent dans les quartiers « Politique de la ville ».

Le collectif des associations du 10ème pour la sauvegarde de la vie associative a organisé le 24 janvier 2018 un après- midi de témoignages et de débats. Une initiative qui faisait suite aux inquiétudes que les annonces du gouvernement ont provoqué, notamment la suppression des emplois aidés, sans aucun autre dispositif à la place.

Différents témoignages ont ainsi pu être apportés : les associations ont besoin de bénévoles, mais toutes insistent sur le fait que l’ensemble de leurs activités ne peuvent pas être réalisées uniquement par des bénévoles et certaines craignent de devoir fermer si leurs contrats aidés sont effectivement supprimés.

Pourtant, le 10ème a besoin de ses associations : aide à l’apprentissage de la langue, aide aux démarches administratives, soutien scolaire, cours de théâtre…. Autant d’actions indispensables pour notre arrondissement menacées aujourd’hui par les projets du gouvernement. Si les élu-e-s de la majorité municipale ont toutes et tous apporté leur soutien aux associations, la députée du 10ème Elise Fajgeles n’a apporté aucune solution concrète et a cautionné les décisions du gouvernement.

Intervention de Didier Le Reste, conseiller PCF de Paris, en charge dans le 10ème des quartiers populaires, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations 

Madame La Maire, Madame la Députée, Chers partenaires,

Il est encore temps à cette période de l’année de présenter des vœux, et je vous souhaite donc les miens, les meilleurs à toutes et tous, une bonne année et comme c’est l’usage, une bonne santé.

Le tissu associatif du 10ème, véritable richesse de notre arrondissement, peut voir sérieusement sa santé altérée cette année.

Les associations qui œuvrent dans nos quartiers populaires n’ont pas passé, il faut bien le dire, une très bonne fin d’année en 2017.

Pendant l’été, le gouvernement a annoncé la baisse des crédits « Politique de la ville », avec l’annulation des 46,5 millions d’euros de crédits du programme 147 du budget 2017 de l’État non encore engagés au 1er juillet.

A ce jour, nous ne disposons toujours pas des crédits débloqués pour Paris pour 2018 dans ce cadre.

L’annonce brutale, sans concertation, par la Ministre du travail du gel des renouvellements des contrats aidés de types CUI-CAE a été un deuxième coup dur pour l’ensemble du mouvement associatif.

260 000 emplois supprimés en 2 ans, c’est un véritable plan social !

Nous le savons nombre des associations de notre arrondissement utilisent ces outils à leur disposition pour embaucher des personnes en insertion et leur mettre le pied à l’étrier, sans que cela ne pèse trop sur les finances des structures puisque les postes sont financés par l’État.

Au-delà du choc que peuvent représenter ces annonces brutales pour les personnes parfois directement concernées par l’arrêt de leur contrat, la fin de ces dispositifs peut avoir des conséquences importantes sur les finances des associations et in fine sur les activités et services proposées aux Parisiennes et Parisiens des quartiers populaires.

La Ministre du Travail, Mme Pénicaud, pour justifier cette décision, s’est bornée à dire que les contrats aidés étaient « coûteux » et « pas efficaces dans la lutte contre le chômage ». Oubliant au passage que les crédits servaient à des associations ou des collectivités et de ce fait étaient mobilisés pour la réponse à l’intérêt général et aux besoins des habitants de nos villes. D’aucuns vont tenter de vous rassurer, mais on ne nous fera pas prendre des vessies pour des lanternes !

Cet angle mort est révélateur d’un certain mépris et d’un désintérêt profond pour celles et ceux qui sont embauchés en CUI, mépris que l’on retrouve dans les propos du Président lorsqu’il ose dire  que ceux qui défendent les CUI n’en voudraient pas pour eux-mêmes !

L’idée n’est pas de maintenir des personnes dans la précarité mais bien par ce biais de les intégrer dans un parcours professionnel, prélude pour trouver un emploi stable et pérenne.

L’arrêté pris par le Préfet pour l’Ile de France fin décembre 2017 et qui fixe les critères pour les CUI vient encore alourdir l’addition. Non seulement le nombre de postes est réduit, mais la prise en charge par poste l’est également ! Aucune prise en charge de plus de 50% du SMIC n’est prévue ! Y compris pour les postes dans l’Education nationale pourtant considérés comme prioritaires par le gouvernement !

Un mot tout de même sur les annonces faites par le Président concernant les emplois francs.

Après avoir coupé les crédits pour financer les contrats aidés pour les associations et les collectivités, le Président Macron finance des postes aidés, appelés emplois francs, pour les entreprises !

Retirer un soutien au milieu associatif pour l’octroyer aux entreprises, cela est à mon sens, un signe de la direction dans laquelle la politique gouvernementale incline, à l’instar des ordonnances sur le droit du travail : sécurité pour les patrons/flexibilité pour les salariés.

Alors que les difficultés pourraient amener les uns et les autres à un repli sur soi, c’est au contraire une démarche collective qui est engagée ici et je ne peux que vous en féliciter !

Dès le mois de septembre, j’ai également pris l’initiative d’un vœu au Conseil d’arrondissement, relayé ensuite au Conseil de Paris pour alerter sur les dangers que faisait peser cette politique sur le milieu associatif. Avec Alexandra Cordebard, la Maire du 10ème, nous avons également invité François Ravier, Secrétaire Général de la Préfecture au mois de décembre à venir dans le 10ème pour l’imprégner et l’alerter sur la situation dans notre arrondissement.

Car le 10ème comme chacun sait est une terre de contrastes. Un arrondissement riche de sa diversité, de son interculturalité, mais aussi le reflet des difficultés de notre temps.

Les photos des campements le long du Canal Saint Martin deviennent emblématiques, y compris dans la presse étrangère, de l’incapacité de la France à accueillir dignement les migrants.

Un certain nombre d’entre vous travaillent en lien direct avec ces personnes à la rue qui attendent longtemps, trop longtemps, les rendez-vous nécessaires à la clarification de leur situation administrative.

Comment rester insensible, étranger à cette détresse lorsque notre cœur de mission est le vivre ensemble et l’intégration ?

Et ce ne sont pas les dernières déclarations du Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, qui me feront penser que le Gouvernement a pris la mesure de la situation. Alors qu’au cœur de la capitale des femmes et des jeunes enfants se voient refuser des hébergements par le 115, Monsieur Castaner est allé jusqu’à soutenir que les capacités d’accueil étaient globalement satisfaisantes et que le gouvernement ne pouvait être blâmé pour les situations de celles et ceux qui sont à la rue parce qu’ ils veulent y rester.

Vous admettrez avec moi que cet argument est un peu court et très contestable et confine à de l’enfumage.

Nous estimons que face à cette situation ce sont des moyens supplémentaires qui doivent être débloqués et non pas des économies de bouts de chandelles réalisées ! Arrêtons les logiques comptables, l’austérité pour les plus faibles, remettons l’Humain au centre de nos politiques !

Il est au contraire plus important que jamais de soutenir les associations qui agissent dans l’intérêt des Parisiennes et des Parisiens des quartiers populaires, pour  travailler au vivre ensemble dans le 10ème.

Il est plus important que jamais de permettre au plus grand nombre d’avoir accès aux droits, de réduire la fracture numérique, de permettre l’accès à la culture et aux loisirs !

Pour défendre toutes les actions qui participent au vivre ensemble et au mieux vivre ensemble, dans nos quartiers populaires, nous avons besoin de toutes les forces disponibles, et c’est pourquoi je tiens à saluer chaleureusement l’initiative de cet après-midi.

C’est l’action de chacune et chacun, la convergence des actions et la mobilisation large qui permettront de préserver le travail de terrain engagé par vous-même, par vos équipes et vos bénévoles depuis des années !

En conclusion, je souhaiterai donc pour l’ensemble des associations du 10ème la pleine réussite dans leurs projets et de pouvoir continuer longtemps et dans de bonnes conditions, à défendre au quotidien le lien social, le vivre ensemble dans nos quartiers populaires !

Dans cette perspective, nous nous y engageons, nous serons à vos côtés !

Pour véritablement conclure, je profite de l’occasion pour vous inviter le mardi 13 février prochain à la Mairie du 10ème, à venir avec Colombe Brossel, Alexandra Cordebard et moi-même participer à un point d’étape sur les projets déjà réalisés et ceux à construire pour l’avenir des quartiers populaires du 10ème.

 

Didier Le Reste

Le 24 janvier 2018