Article de Vie locale - Publié le Samedi 6 Juin 2015

Exilés évacués du boulevard de la Chapelle : situation humanitaire catastrophique en plein Paris

  • Vendredi soir, le 5 juin 2015,  plus d’une centaine d’exilés se sont regroupés devant le gymnase de la rue Pajol dans le 18ème où ils ont tenté de se réfugier pour passer la nuit. Expulsés par la police, ils ont été contraints de nouveau à passer la nuit dehors.

  • Intervention de Dante Bassino, élu communiste du 10ème, présent vendredi après-midi au moment où la police a tenté de disperser les exilés à la station de métro La Chapelle.

     

Contrairement aux engagements pris par les pouvoirs publics, environ 150 exilés n’ont pas bénéficié d’un hébergement après l’évacuation du camp de La Chapelle. Face à l’urgence, les élus communistes demandent à la Mairie de Paris d’ouvrir un gymnase ou un autre équipement public afin qu’aucun exilé ne passe encore une nuit dehors. Et ce, tout en maintenant leur exigence que des hébergements pérennes soient trouvés pour tous.

Pour rappel, depuis plus de dix mois, de nombreux exilés, majoritairement soudanais et érythréens, campaient sous le métro aérien La Chapelle. Dès le mois de novembre, les élus communistes du 10ème ont alerté les pouvoirs publics sur leur situation. Grâce à l’action de différentes associations, des tentes pour s’abriter leur avaient été fournies et une aide alimentaire apportée. Le 2 juin dernier, suite à un vœu adopté en Conseil d’arrondissement, malgré l’opposition des élus communistes dûe à l’absence de garantie quant à un réel hébergement pour tous, le camp a été évacué. Si pour certains, des solutions de relogement ont pu être apportées, en particulier pour les demandeurs d’asile et quelques familles avec enfants, environ 150 exilés restent à la rue. Pour eux, aucune solution n’est envisagée. C’est inacceptable ! 

Communiqué des élus communistes du 10ème sur la situation des exilés du boulevard de La Chapelle

Mardi 2 juin, la Préfecture de Police a fait évacuer le camp des 400 exilés installé sous le métro aérien boulevard de la Chapelle à la demande de la Mairie de Paris.

Les élus communistes du 10ème arrondissement s’étaient opposés à cette demande car, si le relogement des personnes était bien évoqué, aucune garantie ne l’accompagnait.

 Mercredi soir, de nombreux exilés absents du camp le jour de l’évacuation, n’ayant  bénéficié d’aucun hébergement, rejoints par d’autres dont l’hébergement n’a pas été renouvelé,  se sont regroupés et ont passé une première nuit dans une salle associative avant de trouver refuge dans le square Saint Bernard.

Jeudi soir, ils étaient plus de 150 à passer la nuit dehors sur le parvis de l’église St Bernard dont ils ont été chassés hier après-midi par la police qui a tenté de les disperser en les dirigeant dans le métro.  Mais ils se sont regroupés et, faute de propositions d’hébergement, ils ont tenté d’occuper le gymnase de la rue Pajol, d’où ils ont été expulsés. Ils ont dû passer encore une nuit dehors, à même le trottoir, dans la plus grande précarité, sans tentes, ni duvets, ni affaires personnelles.

Déjà, comme les élus communistes l'avaient annoncé, plusieurs petits groupes de migrants se sont regroupés dans le 18ème arrondissement. D'autres ne manqueront pas de se former au fur et à mesure de la fin des hébergements.

Seules 80 personnes (des familles avec enfants) hébergées dans des hôtels sociaux devraient rester encore à l’abri pour un certain temps. Quant aux demandeurs d’asile recensés et qui étaient présents lors de l’évacuation, ils peuvent compter sur un hébergement le temps de l’instruction de leurs dossiers. Cependant, rien ne garantit que tous pourront bénéficier de l'asile.

Pour manger et boire par les fortes chaleurs de ces jours-ci, ils ne peuvent compter que sur la solidarité des habitants du quartier.

Si rien n’est fait pour fournir à ces personnes le minimum vital (eau, nourriture, soins de base, couvertures), c’est un véritable drame humanitaire qui se prépare en plein Paris.

Les élus communistes du 10ème, solidaires de ces exilés, continuent à demander que la Préfecture et la Mairie de Paris, comme ils s’y étaient engagés, recherchent des solutions d’hébergements pérennes. Par ailleurs, face à l’urgence de la situation, ils demandent qu’un gymnase ou un autre équipement public soit mis à leur disposition, ainsi que les moyens permettant de répondre à leurs  besoins élémentaires. Ils appellent de manière urgente à renforcer la solidarité autour d’eux.

Le 6 juin 2015

Les élus communistes du 10ème

Didier Le Reste, Dante Bassino et Dominique Tourte