Article de Vie locale - Publié le Dimanche 4 Mars 2018

Face à l’insuffisance des hébergements, le PCF se mobilise pour la réquisition des immeubles vides !

  • Rassemblement près du canal le 2 mars 2018 . img_6153.jpg

    Le 2 mars, rassemblement à l’initiative du PCF pour obtenir la réquisition de locaux inoccupés à proximité du canal Saint Martin où quelques centaines de migrants vivent sous des tentes. Lors du Conseil d’arrondissement du 5 mars, les élus communistes demanderont à la Maire d’interpeler l’Etat pour trouver des solutions urgentes de mises à l’abri.

  • assemblement au bord du canal 2 mars 2018  img_6167.jpg

    Ce rassemblement s’est tenu à proximité du canal et a regroupé des militants politiques, associatifs et des riverains qui sont choqués de l’inertie des pouvoirs publics face à cette situation d’un pays comme la France. D’autres initiatives seront prises pour aboutir à des résultats concrets.

     

Vendredi 2 mars 2018, à l’initiative des communistes parisien-ne-s, s’est tenu un rassemblement sur le canal Saint-Martin, dans le 10e arrondissement, pour demander la réquisition des locaux vides afin de pouvoir loger notamment les personnes migrantes présentes sur le Canal Saint-Martin.

Depuis plusieurs semaines, des centaines de migrants vivent sous des tentes, dans le froid et des conditions d’hygiène déplorables. Chaque jour, de nouvelles tentes sont installées, les dispositifs d’hébergement étant totalement saturés et insuffisants. C’est le cas du centre de premier accueil de la porte de la Chapelle ouvert l’an dernier par la ville de Paris, avec le soutien des élu-e-s PCF, et des autres dispositifs mis en place par l’État.

Les communistes du 10ème, ayant identifié des locaux vides aux abords du canal, ont appelé à ce rassemblement pour demander aux autorités, en particulier à l’Etat, leur réquisition et un aménagement pouvant permettre la mise à l'abri de ces personnes.

Une nécessité compte tenu de la situation d’urgence qui vient d’être confirmée par le recensement des personnes à la rue effectué le 15 février lors de la nuit des Solidarités. Il a permis de dénombrer plus de 3 000 personnes à Paris. Loin du chiffrage du Secrétaire d’État au logement, Julien Denormandie, qui estimait à 50 le nombre de personnes à la rue en Ile-de-France. Cette situation n’est ni acceptable, ni inéluctable. Ce sont des dizaines d’immeubles vides qui pourraient être réquisitionnés à Paris.

Lors de ce rassemblement, Didier Le Reste a annoncé que les élus PCF du 10ème déposeront un vœu lors du Conseil d’arrondissement du 5 mars. Ils proposent la réquisition de trois locaux du 10e arrondissement pour loger les migrant-e-s présents sur les bords du canal Saint-Martin : les bureaux inoccupés depuis plusieurs années (plus de 1 000 m2) au rez-de-chaussée du 121-123, quai de Valmy ; les locaux en partie inoccupés des douanes (angle du quai de Valmy et de la rue Léon Jouhaux ; le terrain de l’ancienne station à essence au 172, rue du Faubourg Saint-Martin, sur lequel pourraient être installés une grande tente chauffée ou des structures modulaires (type Algeco).

Ian Brossat, adjoint PCF à la Maire de Paris en charge du logement et de l’hébergement d’urgence, a salué « une excellente initiative qui fait appel à la solidarité ». La LDH, un collectif de riverains de la place Raoul Follereau et Génération.s se sont aussi joints à ce rassemblement.

Alors que la loi « Asile et immigration » a été présentée par le gouvernement le 21 février dernier et sera discutée en avril au Parlement, les communistes estiment qu’un accueil digne et solidaire est possible. Loin du projet de loi du gouvernement, « un projet de loi qui vise à enfermer plus, à expulser plus », ils demandent la liberté d’installation pour toutes et tous, ainsi que l’accès à un logement digne, à des soins de qualité, à un travail et à l’éducation.

La France, deuxième puissance économique en Europe, n’est que le 20ème pays en nombre de personnes accueillies. Ils demandent également une carte de séjour unique de dix ans, une loi interdisant les expulsions des familles d’enfants scolarisés. Ils refusent aussi la circulaire Collomb du 12 décembre dernier qui vise à trier les migrants et rappellent que l’une des causes des migrations reste les logiques guerrières de l’Occident. C’est pourquoi les communistes appellent à construire un monde de paix.

Afin de continuer à lutter pour un accueil digne et solidaire et parce qu’il est aberrant que des personnes dorment à la rue quand des locaux sont vides à 200 mètres d’elles, les communistes réitéreront très prochainement cette initiative.