Article de Vie locale - Publié le Lundi 16 Février 2015

La fille de Malcom X aux côtés des grévistes du 57 bd de Strasbourg

  • Le 11 février, la fille de Malcom X est venue rencontrer les salarié-es du salon de coiffure du 57 bd de Strasbourg pour soutenir leur  demande de régularisation, attendue depuis plus de 8 mois.

  • La présence de la fille de Malcom X a été perçue comme un encouragement par les grévistes et un moyen de donner un large écho à leur lutte dans un quartier gangréné par des pratiques mafieuses.

     

Après plus de huit mois de grève, les salarié-es du 57 boulevard de Strasbourg ont reçu le 11 février un soutien de poids. Celui de Maalak Shaabazz, la fille de Malcolm X, présente en France pour les commémorations liées aux cinquante ans de la mort de son père.

 Celle-ci s'est engagée à évoquer la situation des « 18 du 57 » lors de son entrevue avec le conseiller immigration de François Hollande.

Au même moment au Conseil de Paris, un vœu, à l'initiative du groupe PCF-Front de gauche, était adopté. Il rappelait le soutien de l'ensemble de la majorité municipale à la demande de régularisation des travailleurs et travailleuses. Dans son intervention, Didier Le Reste, conseiller PCF du 10e, a rappelé que les salarié-es avaient porté plainte le 6 août dernier pour traite des êtres humains et que la seule manière de les protéger était de les régulariser. Le maire du 10e a, quant à lui, rappelé le soutien des élu-es du l’arrondissement et l'incompréhension de la population face à ce problème non résolu. Dans sa réponse, la préfecture a répété que les salarié-es ne rentraient pas dans le cadre de de la circulaire Valls, demandant cinq ans de présence sur le territoire français... C'est oublier que le préfet a un pouvoir décisionnaire et pourrait très bien les régulariser...

Le lendemain, un autre rassemblement s'est tenu, en présence de Philippe Martinez, nouveau secrétaire général de la CGT, à l'occasion de la commission nationale contre le travail illégal, à laquelle Manuel Valls participait. Le premier ministre a dit au secrétaire général de la CGT avoir entendu les salarié-es. Toujours des paroles, il serait grand temps de passer aux actes...

Après plus de huit mois de lutte, alors que des articles de fond sont parus dans Le Monde M et Libération, décrivant le système mafieux de Château d'Eau, il n'est pas compréhensible que celles et ceux qui ont osé dénoncer ce système ne soient pas protégés. Leur lutte pour retrouver leur dignité, en finir avec le travail dissimulé, avec la traite des êtres humains et le système mafieux de Château d'Eau est la lutte de tous les habitants et travailleurs du 10e. Les autorités (préfecture et gouvernement) doivent rapidement trouver une solution !