Article de Vie locale - Publié le Mardi 2 Avril 2019

Forte mobilisation contre le projet de loi Blanquer

  • Manifestation contre la loi Blanquer 30 mars 2019 img_0366.jpg

    Le mouvement contre le projet de loi Blanquer continue à mobiliser les enseignants et les parents d’élèves. La manifestation du 30 mars à Paris a rassemblé près de 10 000 personnes. Le 4 avril, une journée nationale de grève et de mobilisations est prévue.

  • Aqueduc Départ à la manif 30 mars 2019 retouchee.jpg

    Dans plusieurs arrondissements, enseignants et parents s’étaient donnés rendez-vous devant leur école pour se rendre ensemble à la manifestation, place de la Sorbonne. Ici des représentants de la communauté scolaire du groupe Aqueduc.

     

     

La journée de mobilisation contre le projet de loi Blanquer a réuni le 30 mars plusieurs milliers de manifestants à Paris. Devant plusieurs écoles, enseignants et parents s’étaient donnés rendez-vous, comme ceux du groupe scolaire Aqueduc, pour partir ensemble à la place de la Sorbonne, point de départ de la manifestation.  

Le projet de loi intitulé « Pour l’école de la confiance » a déjà suscité le 19 mars dernier un mouvement de grève suivi par près d’un enseignant sur deux. Les raisons du mécontentement sont nombreuses.

Plusieurs sujets de mécontentement

D’abord, les enseignants dénoncent la dérive autoritaire qui imposent un système d’évaluations en CP, contesté par les enseignants (exercices absurdes, temps de saisie très long, injonctions pédagogiques contestables) et dont les résultats doivent obligatoirement remontés aux académies, sous peine de sanctions.

Les maternelles et élémentaires rattachées au collège

Le projet de loi prévoit également de créer des EPSF (Etablissements Publics des Savoirs Fondamentaux) qui rattacheront les écoles maternelles et élémentaires à un collège. Le principal du collège deviendra le supérieur hiérarchique de ces établissements avec un adjoint pour les classes maternelles et élémentaires. Une opportunité pour faire des économies budgétaires en supprimant des postes de directeurs, même si le ministre essaie de faire croire l’inverse. Dans la version initiale du projet, les EPSF pouvaient être créés sur simple décision d’une mairie. Pour tenter de désamorcer le mouvement de contestation, le Ministre a annoncé que les créations d’EPSF devaient se faire avec l’accord des Conseils d’écoles. Quelques-uns ont déjà été créés en France, à titre expérimental, mais dans des zones rurales. Leur extension dans des zones urbaines est inacceptable.

Un nouveau cadeau au privé

Autre sujet de mécontentement, le projet de loi rend obligatoire la scolarité à partir de 3 ans. Cela peut paraitre une bonne mesure, mais elle a pour conséquence de faire un nouveau cadeau aux écoles privées qui bénéficieront d’un financement public comparables aux écoles publiques. Pour la ville de Paris, le coût s’élève à 8 millions d’euros par an.

Le projet de loi modifie également la formation des enseignants, avec une entrée plus rapide dans les classes, donc sans vraie formation. Les enseignants du second degré étaient également mobilisés contre le projet de réforme du lycée, une réforme mal préparée…

Les larges mobilisations qui ont regroupé la grande majorité des syndicats ont surpris le gouvernement. Le 4 avril, une nouvelle journée de grève et de mobilisation est prévue.