Article de Vie locale - Publié le Vendredi 19 Décembre 2014

Forte mobilisation contre le travail dominical

Depuis des années, le patronat mène une bataille pour banaliser le travail du dimanche et renforcer la flexibilité des salariés. Selon lui, cela permettrait de redynamiser la croissance, de relancer la consommation et de créer des emplois. Des arguments fallacieux ! Ce qui freine l’économie, c’est la baisse constante du pouvoir d’achat. En fait le patronat, animé par son obsession de réduire le « coût » du travail, cible en particulier les salariés les plus précaires, en particulier les femmes, qui se trouvent contraints d’accepter des conditions de travail mettant en cause leur vie personnelle et familiale. Pour les grands groupes de la distribution qui sont les plus déterminés, c’est le moyen de capter le chiffre d’affaires des petits commerces dont la disparition progressive entraîne des milliers de suppressions d’emplois. Le projet de loi Macron qui sera présenté en janvier prochain à l’Assemblée nationale répond malheureusement aux attentes des patrons de la grande distribution.
  • La banderole du CLIC-P, organisateur de la manifestation du 16 décembre, qui regroupe la majorité des syndicats de la distribution parisienne.

  • Les élus communistes parisiens sont intervenus à maintes reprises au Conseil de Paris contre l’extension du travail le dimanche et en nocturnes. Ici, Nicolas Bonnet, président du groupe communiste/Front de Gauche et Didier Le Reste conseiller de Paris (10e).

  • La CGT, très présente dans la manifestation, met l’accent sur la nécessaire revalorisation des salaires dans les métiers du commerce, en particulier ceux des femmes.

Ce 16 décembre, une manifestation, partie des grands magasins du bd Haussmann, a regroupé quelques milliers de salariés à l’appel de l’intersyndicale du commerce parisien CLIC-P (CGT, CFDT, SUD et UNSA). Avec deux mots d’ordre principaux : « Nocturnes, dimanches et  jours fériés, ça suffit ! » et « non au projet Macron ». Un projet qui vise en effet à organiser  la fin du jour de repos fixe et commun aux salariés qu’est  le dimanche et à permettre la généralisation du travail de nuit.

Ce même jour, la Mission d’information et d’évaluation, mise en place par la ville, a présenté à la Maire de Paris son rapport sur le travail dominical. Un rapport dont les conclusions sont ambiguës, compte tenu des divergences entre les membres  de la mission. En positif, le refus de l’extension, proposée dans le projet Macron,  de porter à 12 le nombre d’autorisations d’ouvertures dominicales  par an et le refus de l’ouverture dominicale des grands magasins du bd Haussmann. Par contre, accord pour l’ouverture des commerces dans les gares et pour le réexamen du périmètre des zones touristiques existantes, à condition d’effectuer des  études d’impact et obtenir un consensus des partenaires locaux.

Des conclusions qui ne donnent pas totalement satisfaction aux revendications des  syndicalistes du CLIC-P. Déjà 25% des commerces parisiens (commerce de bouche jusqu’à midi, cafés, restaurants…) ouvrent le dimanche, auxquels s’ajoutent un ensemble de services publics (musées, équipements sportifs, santé, propreté, transports…). Il y a largement de quoi répondre aux besoins des parisiens et des touristes.  Quant au « volontariat » mis en avant par les patrons, les syndicalistes dénoncent d’ores et déjà les pressions des « chefs » pour trouver des « volontaires » pour les nocturnes. Il ne faut pas oublier que 80% des salariés du commerce sont des femmes et qu’elles n’habitent pas majoritairement à Paris.

Une nouvelle mobilisation est prévue le 26 janvier, alors que le projet de loi Macron sera en débat à l’Assemblée nationale.