Article de Vie locale - Publié le Jeudi 20 Août 2015

Fruits et légumes : vente solidaire contre la vie chère

Alors que pendant tout l’été les agriculteurs ont manifesté pour dénoncer les pratiques de la grande distribution et des entreprises de l’agroalimentaire qui achètent leurs produits à des prix trop bas n’assurant pas une juste rémunération de leur travail, le PCF et le syndicat agricole MODEF ont organisé une nouvelle initiative de vente directe de légumes et de fruits à prix coûtant. Une opération qui s’est déroulée à Paris et dans de nombreuses communes de la banlieue et qui a connu encore une fois un vif succès, en particulier auprès des habitants des quartiers populaires.
  • La vente solidaire de fruits et légumes à la Bastille était assurée par des militants du PCF et du MODEF. A cette occasion, les communistes du 10e et leurs élus (ici Didier Le Reste, Conseiller de Paris) ont apporté, comme tous les ans, une contribution active à cette initiative.

     

A l’initiative du PCF et du syndicat agricole MODEF, s’est déroulée le 20 août une vente de fruits et légumes à prix coûtant. Plus d’une quarantaine de points de vente ont été organisés en Ile de France, dont un à la Bastille.

L’opération a été un succès malgré la pluie. Les 50 tonnes de fruits et légumes  mises à disposition, à un prix intéressant pour les consommateurs et rémunérateur pour les producteurs, ont été achetées en quelques heures dans les différents points de vente de l'Ile de France.

Cela confirme que cette initiative, lancée depuis le début des années 2000, répond à un réel besoin. Un français sur deux ne peut pas s’offrir les cinq fruits et légumes par jour recommandés pour la santé à cause des marges abusives de la grande distribution. Les consommateurs, tout particulièrement les plus modestes,  ne sont pas les seules victimes de cette pratique. Les centrales d’achat de la grande distribution achètent aux producteurs à un tarif qui ne couvre pas les coûts de production. Conséquence, la moitié des producteurs français de fruits et légumes ont disparu en 15 ans et nous ne produisons que 60% de nos besoins, alors que notre pays était autosuffisant auparavant. De plus, nos producteurs subissent une concurrence déloyale en raison de la pratique des centrales d’achat de la grande distribution qui procèdent à des  importations , à très bas prix, de fruits et légumes  produits de façon intensive avec de multiples traitements en pesticides (souvent interdits en France) et par des salariés sous-payés, souvent non-déclarés. Un dumping social et environnemental inacceptable qui entraine, chaque année, la disparition de 3 000 à 4 000 petites exploitations agricoles.

A cette occasion, le PCF a rappelé que, face au défi alimentaire, la production agricole doit être soutenue par de nouvelles politiques publiques dans le but d’assurer, dans notre pays, une réelle souveraineté alimentaire. Cela suppose de relocaliser les productions. Il est indispensable de remettre en  cause les pratiques productivistes dangereuses pour la santé en promouvant de bonnes pratiques agronomiques aptes à maintenir durablement les rendements et préservant  les sols. Une condition incontournable pour  garantir une alimentation saine, de qualité, accessible à tous.  Le PCF demande des mesures d’encadrement des marges de la grande distribution et un calendrier d’approvisionnement n’autorisant pas d’importer pendant les périodes de pleine production dans notre pays.

Les communistes parisiens ont rappelé leur volonté de créer dans les quartiers populaires des halles alimentaires de proximité qui favoriseraient la vente directe de produits locaux dans la capitale, sans intermédiaire, à des prix accessibles à tous. Une proposition qui a été débattue  au Conseil de Paris et qui devrait bientôt se concrétiser dans le 10ème arrondissement.