Article de Vie locale - Publié le Vendredi 6 Septembre 2019

« Gare du Nord 2024 » : vives critiques qui confortent l’opposition des communistes au projet

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    Sur l’actuelle gare des bus, il est prévu de construire un énorme bâtiment de 25 m de haut destiné à accueillir un complexe commercial de prestige. La Commission départementale d’aménagement commercial a donné un avis défavorable à cet ensemble susceptible de « porter atteinte au tissu commercial environnant ». Elle s’interroge également sur la viabilité et la pérennité de ce complexe dont « l’attractivité commerciale n’est pas établie ».

     

Dans une tribune parue le 3 septembre dans Le Monde, un collectif d’une vingtaine architectes, d’urbanistes et d’historiens de l’art estime que le projet gare du Nord 2024 est « inacceptable » et doit être repensé de fond en comble. Parmi les signatures du texte, on compte des personnalités comme Jean Nouvel ou Roland Castro.

Les signataires estiment que l’accroissement massif des surfaces commerciales se fait au détriment des usagers dont les parcours seront « allongés et inutilement compliqués ». Ils considèrent que la concentration de commerces et d’activités dans une zone déjà saturée de trafic est une « erreur urbaine ». Ils jugent que le projet le volume des halles construites par Hittorff et dénoncent la destruction de la récente gare d’échanges, particulièrement lumineuse, construite en 2001 par Jean-Marie Duthilleul.

Ils pensent que la gare du Nord n’a pas besoin de ce « projet pharaonique » et que des « transformations aussi efficaces, beaucoup plus légères en coût et en temps, peuvent être apportées pour elle remplisse son rôle premier, celui d’une gare ».

Ces critiques rejoignent l’essentiel des arguments qui ont amené les communistes parisiens à refuser ce projet. Dès la décision de lancer le projet en juillet 2018, ils ont dénoncé son caractère hyper-commercial servant les intérêts de la filiale immobilière d’Auchan au détriment des espaces dévolus à la circulation des usagers et à la facilitation des accès aux services de transports utiles aux voyageurs.

Avec les habitants du quartier, ils ont fait le constat que le projet ne prenait pas en compte le traitement des abords déjà saturés de la gare et que l’extension prévue des activités commerciales allait renforcer l’asphyxie du quartier.

Malheureusement, la quasi-totalité des forces politiques parisiennes se sont laissées séduire par les propos lénifiants des promoteurs du projet et les minimes améliorations annoncées qui ne changeaient en rien la finalité « business » du projet.

Voici la déclaration des élus communistes de Paris suite à la publication de la tribune parue dans le journal Le Monde du 3 septembre 2019.

Projet Gare du Nord 2024 : les oppositions des élu.e.s communistes confortées par les architectes Jean Nouvel et Roland Castro

 Un collectif d’architectes, urbanistes et historiens dénonce le projet gare du Nord 2024 en signant une tribune dans le journal Le Monde.  Leurs observations rejoignent l’opposition des élu.e.s communistes, portée au Conseil de Paris, à ce gigantesque projet, qui ferait de la Gare du Nord un espace hypercommercial et non plus un espace dévolu à la circulation des voyageurs et aux services de transport.

Il y a un an déjà, à l’initiative des élu.e.s communistes, le Conseil de Paris adoptait un vœu réaffirmant que « les Gares ont comme mission première de répondre aux besoins des usagères et des usagers en matière de transports publics, et non de servir les intérêts des grands groupes commerciaux ». Le Groupe communiste s’est opposé dès le départ à ce projet et a fait des propositions pour l’aménagement intérieur et extérieur de la gare, notamment pour aménager la zone au nord de la gare et renforcer la connexion avec la station de métro la Chapelle.

Aujourd’hui, nous nous félicitons de voir que les oppositions au projet Paris Nord 2024 grandissent.

Ce projet, tourné vers le business, multipliant par cinq les espaces commerciaux au sein de la gare, n’est rien d’autre que l’antichambre de la privatisation des gares. Le montage juridique en témoigne : il prévoit ainsi la création d’une société d’économie mixte dans laquelle Ceetrus, filiale du Groupe Auchan, serait majoritaire alors que la SNCF ne détiendrait qu’un tiers des parts. Le Groupe communiste reste opposé à ce projet, qui poursuit le démantèlement du service public de transport ferré au profit d’investisseurs financiers et au mépris des impératifs sociaux et écologiques.

Nicolas Bonnet Oulaldj, Président du groupe PCF-Fg au Conseil de Paris

Didier Le Reste, Conseiller de Paris

3 septembre 2019