Après plus de 10 mois de lutte, l'ensemble des travailleuses « du 57 » et de leurs soutiens se sont retrouvés vendredi 17 avril à la mairie du 10ème pour une fête de victoire. En effet, les grévistes ont tou-te-s reçu le 10 avril un titre provisoire de séjour avec autorisation de travail.
L'occupation du salon a pris fin le lundi suivant à l'occasion d'un rassemblement au cours duquel Dante Bassino, adjoint PCF au maire du 10ème, a rappelé l'engagement des communistes aux côtés des travailleuses et de la CGT.
Après dix mois d'une lutte difficile marquée par les pressions des patrons mafieux, allant jusqu’à des menaces de mort, et par les blocages répétés de la Préfecture et du gouvernement, cette victoire est un signal important adressé à l'ensemble du quartier Château d'Eau : le droit doit y être respecté, les salaires payés, les travailleurs déclarés !
Pour les 18 grévistes du 57 boulevard de Strasbourg, une nouvelle partie de la lutte s'engage maintenant : elles doivent trouver un travail déclaré pour que leur titre de séjour soit prolongé.
Lors de la fête à la mairie, en présence de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, d'Hélène Bidard et Ian Brossat, adjoints communistes à la mairie de Paris, et de Laurence Cohen, sénatrice PCF, Didier Le Reste, conseiller de Paris PCF du 10ème, s'est félicité de cette victoire rendue possible par la ténacité des grévistes et la convergence de tous les soutiens (CGT, PCF, collectif des cinéastes, Mairie du 10ème...). Il a également rappelé que la lutte devait continuer sur le quartier avec l'instauration, dans le cadre du contrat parisien de prévention et de sécurité, d'un plan d’action spécifique sur la question du travail dissimulé, tel que voté grâce à un vœu du groupe PCF-Front de gauche au Conseil de Paris de mars 2015. Par ailleurs il a rappelé que la plainte pour traite d'êtres humains déposée par la CGT et les travailleuses en août 2014 doit enfin être examinée !
La fête de victoire s'est conclue par de longs applaudissements adressés aux 18 grévistes qui sont aujourd'hui reconnues par l'Etat français. "Ce n'est que le début du commencement", a ainsi conclu Fatou, l'une des porte-paroles des grévistes.