Article de Vie locale - Publié le Samedi 14 Mars 2015

Hôpital Lariboisière : non à un projet amputé et incohérent!

Depuis l’arrivée de Martin Hirsch, nouveau directeur de l’AP-HP, et suite à la présentation aux instances syndicales en septembre dernier d’un projet amputé des services de gériatrie et prévoyant la vente d’une partie des terrains, un collectif de défense a été créé. Il a pour objectif de soutenir le projet initial qui avait obtenu un large consensus, c’est-à-dire un nouvel hôpital Lariboisière agrandi par la construction d’un nouveau bâtiment et intégrant toutes les activités de Fernand Widal. Le collectif a lancé une campagne de pétitions qui rencontre un large succès et vient d’organiser un nouveau rassemblement devant l’hôpital.
  • Lors du nouveau rassemblement devant l’hôpital, intervention de Dante Bassino au nom du comité de défense de Lariboisière–Fernand Widal. A ses côtés, Didier Le Reste, conseiller communiste du 10e, et Nicolas Bonnet, président du groupe communiste PCF/Front de gauche au Conseil de Paris.

  • La secrétaire du syndicat  CGT  de Lariboisière dénonce le renoncement  de la direction de l’AP-HP au projet initialement prévu qui était parfaitement cohérent et avait été approuvé par la Maire de Paris et le maire du 10e.

Le 11 mars, s’est tenue devant l’hôpital une nouvelle initiative du collectif de défense de Lariboisière/Fernand Widal en présence des élus PCF/Front de gauche, de représentants des personnels et d’habitants. La secrétaire de la CGT à l’hôpital Lariboisière a rappelé que des engagements avaient été pris en 2011 par la direction de l’AP-HP et avaient reçu le soutien de la maire de Paris et du maire du 10e. Tous les services de Fernand Widal devaient être transférés dans le nouveau Lariboisière et en particulier les 160 lits de gériatrie. « On a été roulés dans la farine », les engagements ne sont pas tenus. Alors que le projet initial avait une cohérence médicale.

Quant à Pascale Heurteux, secrétaire générale de l'Union locale CGT du 10e, elle s'est interrogée sur la place qui était faite aux services de gériatrie à Paris. Alors que l'espérance de vie en mauvaise santé est en constante augmentation depuis 30 ans, la logique devrait être au contraire à l'ouverture de services de gériatrie pmutôt qu'à la fermeture de ceux existants.

Pour Dante Bassino, adjoint communiste au maire du 10e, le transfert des  services de gériatrie en banlieue est une aberration. Ce type  de services doit répondre à un impératif de proximité pour faciliter les visites et lutter contre l’isolement et disposer sur place d’un plateau médical pour éviter les transferts coûteux et fatigants pour les patients. Il proteste également contre la vente d’une partie des terrains de Lariboisière qui, non seulement  empêche l’accueil des services  de gériatrie, mais aussi oblige à intégrer l’actuelle maternité dans le nouveau bâtiment où elle disposera de moins de place, alors qu’il est prévu d’augmenter le nombre des naissances (de 2 500 à 3 000 par an) ! Incohérent !

La représentante du Parti de gauche regrette que l’AP-HP soit entrée dans une logique de spéculation immobilière pour financer ses projets.

Nicolas Bonnet, Président du groupe communiste/Front de gauche au Conseil de Paris, rappelle que ce revirement fait suite à la déclaration de François Hollande de créer l’hôpital du grand Paris, censé prendre le relais des hôpitaux Bichat et Beaujon, considérés comme vétustes. Un projet qui verrait le jour en banlieue et mobiliserait plus d’un milliard d’euros, avec le risque de conclure un partenariat public-privé pour financer la construction risquant de se traduire par un gouffre financier, comme pour le centre hospitalier Sud francilien à Corbeil-Essonnes. Il termine en précisant que, lors du prochain Conseil de Paris, il votera contre un un projet de convention entre la municipalité et l'AP-HP visant à rendre compatible son plan d'urbanisme avec les projets  de l' AP-HP.