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Lors d’une réunion publique le 3 mars dernier, la SNCF a présenté les grandes lignes du projet « Horizon 2024 » qui constitue la 1ère étape de la rénovation de la gare du Nord. De son côté, la ville de Paris a réservé un budget de 2,3 millions d’euros pour réaliser des aménagements aux abords de la gare et en particulier sur le parvis.
Suite à l’abandon, en septembre 2021, du projet pharaonique de rénovation de la gare du Nord conçu avec le groupe Auchan, la SNCF a présenté le 3 mars dernier les grandes lignes du projet « Horizon 2024 » qui constitue la 1ère nouvelle étape de la transformation de la gare. Cette présentation a été réalisée lors d’une réunion publique en visioconférence à la demande d’associations de quartier et des élus communistes parisiens qui en avaient fait la demande le 6 janvier au Président de la SNCF.
Le projet « Horizon 2024 », qui représente un budget de 55 millions d’euros, vise à améliorer les conditions d’accueil des usagers de la gare en vue de la coupe du monde de rugby de 2023 et des jeux Olympiques de 2024. Il prévoit un agrandissement du terminal transmanche et de nouveaux équipements pour réduire le temps d’embarquement. Afin de fluidifier la circulation des voyageurs, les panneaux d’information seront déplacés et, dans l’espace situé devant les grandes lignes, quelques commerces seront supprimés pour agrandir les espaces d’attente.
L’espace devant les lignes transiliennes (30 à 36) sera agrandi et l’escalier mécanique reliant la gare des bus sera déplacé et débouchera sur un parvis au niveau de la gare routière.
La gare des bus retrouvera sa dimension initiale et sera reconfigurée pour améliorer la circulation des bus et assurer le confort des usagers. Un parking sécurisé de 1 000 places pour les vélos sera créé et la rampe descendante vers la rue de Dunkerque sera réservée aux piétons et aux vélos. Le projet prévoit la destruction de l’immeuble du 177 rue du faubourg Saint Denis pour faciliter l’accès à la gare des bus.
Les aménagements des abords de la gare à charge de la ville
En accord avec la ville, la SNCF prévoit de transférer les taxis dans le sous-sol de l’actuel parking EFFIA afin de désengorger le parvis de la gare : l’espace devant celle-ci sera agrandi et son aménagement sera placé sous la responsabilité de la ville de Paris. Seule subsistera une file de circulation réservée aux vélos et aux bus.
Outre ces aménagements, la ville qui dispose d’un budget de 2,3 millions d’euros, réalisera des travaux d’embellissement et de végétalisation ainsi que la création de 1 000 places de parking pour les vélos. La Maire du 10ème s’est engagée à organiser une réunion publique pour soumettre les propositions d’aménagements qui sont en cours d’élaboration.
Quelques réserves formulées par des participants
Si le projet a été plutôt bien accueilli, certains participants ont fait part de réserves ou de craintes. Sont évoqués l’insuffisance du nombre de places de parking pour les vélos ou la nécessité de rajouter des liaisons mécanisées entre les lignes de RER et les autres niveaux de la gare. Par ailleurs, de fortes craintes sont évoquées à propos de la rampe descendante de la gare des bus qui sera réservée aux piétons et vélos. Ce changement risque d’entrainer un report de certaines lignes de bus sur la rue du fg St Denis qui verra son trafic fortement accru et générera des embouteillages dès son croisement avec la rue La Fayette. Les riverains du fg St Denis risquent de vivre à nouveau la situation qu’ils ont connue précédemment avec un niveau de nuisances intolérable.
Jean-Pierre Leroux, ancien élu communiste du 10ème, déclare partager cette crainte et regrette que ce choix ait été fait sans une validation préalable par une étude sur les flux de toutes ces lignes de bus et sur la façon de les répartir au mieux.
Pour une démarche de co-construction du 2nd projet prévu pour 2030
L’ancien élu aborde ensuite la 2ème étape du réaménagement de la gare prévue pour 2030. Il évoque à nouveau le courrier adressé par les élus communistes parisiens au Président de la SNCF demandant à celle-ci de ne pas recommencer l’erreur faite avec le projet Auchan et de lancer une conférence de consensus ou un débat organisé par la commission nationale du débat public. Une démarche qui est également partagée par des associations de quartier, compte tenu de l’impact d’une gare comme celle de la gare du Nord sur la vie quotidienne de centaines de milliers d’usagers et sur la vie de tout un quartier. C’est pourquoi la mise au point des objectifs de ce nouveau projet doit être co-construite afin qu’elle soit partagée par les usagers, les riverains et les représentants des collectivités locales.
Au préalable, il est impératif de réévaluer les niveaux de fréquentation de la gare attendus à moyen et long terme en raison du développement du télétravail ces dernières années et de la création des nouvelles lignes prévues dans le cadre du Grand Paris.
Par ailleurs, Ies communistes proposent d’intégrer dans la réflexion les fortes attentes qui ont émergé lors des débats sur le projet initialement prévu, comme par exemple :
- L’ouverture de la gare vers le Nord et peut-être pas seulement pour les piétons et les cyclistes ;
- Le développement des services avec une présence humaine pour l’information et la vente de billets, ainsi que des services publics comme la Poste ou un espace d’accueil pour les personnes en précarité.
- La création d’espaces verts ou végétalisés au milieu de ce vaste îlot de chaleur que constituent la gare et ses infrastructures.
Un tel travail de co-construction du projet pour 2030 va demander du temps. Il faut sans tarder définir avec la SNCF et les autres partenaires les modalités de sa mise en œuvre.