Article de Vie locale - Publié le Mercredi 14 Mars 2018

L’immeuble de La Poste Alban Satragne : « un projet inacceptable »

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    Le 10 mars, rassemblement devant l’immeuble dans lequel La Poste, propriétaire, veut réaliser une majorité de logements privés en accession à la propriété. Dante Bassino, adjoint PCF à la Maire du 10ème dénonce cette opération spéculative, alors que l’arrondissement manque de logements sociaux.

  • Rassemblement devant la Poste Alban Satragne 10 mars 2018 . img_6231.jpg

    Près d’une centaine de personnes étaient présentes à ce rassemblement dont des militants du PCF et de la CGT, mais aussi des demandeurs de logements de l'arrondissement et des riverains opposés à cette opération spéculative.

     

Un rassemblement, à l’appel des élu-e-s PCF du 10ème, s’est tenu samedi 10 mars au matin devant l’immeuble du 2, square Alban Satragne. La centaine de manifestants demandait que la Poste revoie sa copie : elle prévoit en effet de construire des logements, mais ne réserve que 30 % de ce patrimoine public à du logement social. Retour sur cette mobilisation avec Dante Bassino, adjoint PCF au logement à la Mairie du 10e.

Pourquoi le projet de la Poste ne vous convient-il pas ?

Le projet, aujourd’hui, n’est pas acceptable. Dans le 10e arrondissement, nous avons plus de 5 000 demandeurs de logements, les prix de vente ont augmenté de plus de 5 % en 2017, les expulsions locatives se multiplient, y compris de familles DALO… Malgré le volontarisme de la Mairie, nous sommes toujours loin des 25 % de logements sociaux et encore plus de pouvoir répondre aux besoins. Nous manquons de terrain sur lesquels construire… Aussi, devons-nous nous saisir de toutes les occasions pour faire du logement social.

Enfin, la Poste propose tout de même 30 % de logements sociaux…

La belle affaire ! 30 %, c’est le minimum légal. Dans le Plan Local d’Urbanisme voté, chaque nouvelle construction de plus de 800 m² est tenue de proposer 30 % de logements sociaux. Vous vous rendez-compte : dans le projet actuel, ce serait 63 logements qui seraient vendus. Cela s’apparente à une véritable vente à la découpe. 63 logements, ce sont 63 familles qui ne verront pas leur demande de logement social satisfaite. 63 logements, c’est l’équivalent des derniers gros programmes de logements sociaux que nous avons inauguré en 2017 dans le 10e : passage Delessert ou rue Bichat… Cela correspond également au nombre d’expulsions locatives que la Préfecture de Police met en œuvre chaque année.

A qui appartient l’immeuble, à la Poste, non ?

Oui, l’immeuble appartient à la Poste, mais il a été construit dans les années 1960, à une époque où la Poste était entreprise d’État, donc avec l’argent de tous. C’est avec notre argent que la Poste a construit cet immeuble et, aujourd’hui, La Poste veut faire une opération spéculative plutôt que répondre aux besoins de la population.

Un premier rassemblement s’est tenu samedi 10 mars : a-t-il été réussi ?

Totalement. Une centaine d’habitants du 10e était présente. Des militants du PCF et de la CGT bien sûr, mais aussi de nombreux habitants qui subissent chaque jour la crise du logement. De nombreux autres habitants m’avaient fait part de leur soutien à notre initiative, mais ne pouvaient pas être présents. Ensemble, nous pouvons réellement faire reculer la Poste. En tant qu’adjoint au logement, je ne peux pas laisser échapper ces logements.

Justement, en tant qu’adjoint au logement, quelles autres démarches avez-vous entreprises ?

Dès la connaissance du projet de La Poste, la mairie d’arrondissement et la Ville ont fait part de leur désaccord. Lors du conseil d’arrondissement du 5 mars, au nom des élu-e-s PCF du 10e, j’ai présenté un vœu demandant la réalisation de 100 % de logements sociaux. Il a été adopté grâce à l’appui de la majorité municipale.

La Maire du 10ème a dit soutenir votre démarche, mais ne semble pas s’arc-bouter sur la demande de 100 % de logements sociaux…

Ce qui est important, c’est que la majorité municipale soit unie pour dire à La Poste que son projet n’est pas acceptable. Je veux insister sur un point : on ne demande pas l’aumône. Le logement social bénéficie certes de subventions à la construction ou à la rénovation, mais il est bel et bien financé par les locataires. Nous sommes face à un vrai choix politique : une ville pour toutes et tous ou des ghettos de riches ? Pour les communistes, la réponse est évidente.

Et maintenant, qu’allez-vous faire ?

La mobilisation ne s’arrête pas avec ce rassemblement. Nicolas Bonnet, président du groupe PCF au Conseil de Paris, a annoncé, lors du rassemblement de samedi, que le groupe communiste déposerait un vœu au Conseil de Paris du 20 mars. Une pétition en ligne a déjà recueilli près de 500 signatures. Nous continuerons à la faire signer (adresse ci-dessous). Si La Poste ne nous entend pas, nous proposerons d’autres rassemblements ou manifestations. Rien n’est perdu : ensemble nous pouvons faire reculer La Poste et gagner du logement social !

https://www.change.org/p/toit-et-joie-non-%C3%A0-la-sp%C3%A9culation-immobili%C3%A8re-de-la-poste-oui-au-logement-social-dans-le-10%C3%A8me-2ae5e3f7-9405-4a03-a23b-1cce2e0f33ab/dashboard?download=edc47991-1a90-4fc1-afc4-24cb16fd3808