Le 13 juin dernier, une cérémonie s’est déroulée pour officialiser l’attribution de la dénomination de la passerelle qui enjambe le canal Saint Martin au niveau du 71 quai de Valmy qui portera désormais le nom d’Emmanuelle Riva. Laurence Patrice et Elie Joussellin, élus communistes en charge de la mémoire, respectivement auprès de la Maire de Paris et de la Maire du 10ème ont rendu hommage à cette grande comédienne qui a excellé tant au cinéma qu’au théâtre.
Elie Joussellin a rappelé les propos d’Emmanuelle Riva suite à la sortie du film Hiroshima, mon amour, en 1959 : « Je suis profondément comédienne, j’aimerais passer de la comédie à la tragédie. Des larmes au rire. Je ne voudrais surtout pas être classée. C’est terrible d’être classée dans un genre bien défini. C’est fatiguant, c’est déprimant de jouer toujours dans un seul sens ».
Donner à cette passerelle le nom d’Emmanuelle Riva, c’est bien sûr aussi rendre hommage à une femme libre : une femme qui, malgré son succès, n’a jamais souhaité être un objet de cinéma convoité pour sa rentabilité ; une femme admirée pour sa beauté qui a su rappeler au monde qu’elle n’était pas qu’un visage mais aussi un énorme talent.
Les élus communistes ont indiqué que cette initiative s’inscrivait dans un programme qu’ils ont proposé en 2022 visant à attribuer des noms de comédiennes aux différents ponts et passerelles enjambant le canal Saint Martin au niveau de l’arrondissement. Outre la volonté de donner davantage de place aux femmes dans l’espace public, il s’agit de valoriser ce site patrimonial exceptionnel, devenu un lieu de convivialité, de rencontres et de manifestations culturelles diverses.
La passerelle Arletty a déjà été inaugurée le 15 septembre 202 2 et le pont Maria Casarès inauguré le 22 novembre 2022. Suite à leur vœu présenté lors du conseil d’arrondissement du 23 mai dernier, Il est maintenant prévu de dénommer 3 autres ponts et passerelles du nom de 3 autres comédiennes : Michèle Morgan (passerelle Bichat), Maria Pacôme (pont Louis Blanc) et Bernadette Lafont (pont de la rue Dieu).
Toutes ces nouvelles dénominations visent contribuer à revaloriser dans l’espace public la place des femmes qui continuent à ne pas être reconnues pour leurs compétences, à être moins payées et toujours victimes de violences inacceptables.