Article de Vie locale - Publié le Samedi 18 Avril 2020

Logement social : Anne Hidalgo et Ian Brossat annoncent des mesures

  • Rassemblement devant la SERAP 2016 img_2138.jpg

    Le développement du logement social, la lutte contre la cherté des loyers et le refus des expulsions ont toujours été les priorités des communistes et leurs élus. Sur la photo, prise de parole de Dante Bassino, adjoint PCF en charge du logement dans le 10ème, lors d’un rassemblement en 2016 en vue d’obtenir la préemption par la ville d’un immeuble au bord du canal Saint Martin. Quant à Ian Brossat, adjoint PCF à la Maire de Paris, il vient d’annoncer des dispositifs d’aide aux familles fragiles ayant subi des pertes de revenus en raison de la période de crise sanitaire que nous traversons.

     

Face à la crise sanitaire, nous ne sommes pas toutes et tous égaux. Pas égaux face au risque sanitaire quand certains doivent continuer à travailler (personnel soignant, éboueurs, caissiers...). Pas égaux face au confinement quand certains vivent à plusieurs dans un petit appartement ou vivent à la rue. Pas égaux face à l'avenir quand certains se retrouvent sans revenu ou avec des baisses de revenus importantes.

Le logement, premier poste de dépense des Parisiens, est au centre des préoccupations. Comment éviter qu'à la crise sanitaire succède une crise sociale d'ampleur où les expulsions se multiplieraient, faute de loyers payés ? Comment éviter que des parents aient à choisir entre offrir un toit ou offrir à manger à leurs enfants ?

La Maire de Paris, Anne Hidalgo, et l'adjoint PCF au logement, Ian Brossat, ont annoncé mercredi 15 avril 2020 différentes mesures pour venir en aide aux familles les plus fragiles. 

Les locataires ayant des problèmes pour payer leur loyer du fait d’une baisse de revenus, ou dont la situation financière est fragilisée, sont ainsi invités à prendre attache sans attendre avec leur bailleur, qui saura proposer des solutions adaptées.

Quatre mesures ont été décidées :

  • Les locataires pourront se voir proposer un échelonnement des loyers impayés, d’une durée adaptée à leur situation, et bénéficieront d’un accompagnement renforcé pour l’apurement de leurs dettes ; 
  • Pour protéger les locataires les plus fragiles, a également été décidé un moratoire sur les contentieux liés aux difficultés de paiement de loyers du fait de la crise pour tous les locataires engagés dans cette démarche ; 
  • Pour les locataires s’acquittant d’un supplément de loyer de solidarité (SLS) et qui subiraient des baisses de revenus, le bailleur prendra en compte l’évolution des revenus en temps réel pour ajuster le montant du surloyer à la baisse de revenu ; 
  • Pour soutenir le pouvoir d’achat des locataires, Paris Habitat, premier bailleur social de la Ville, a décidé d’ajuster le calendrier des régularisations de charges. Prévues pour le mois de juin, elles seront avancées pour les locataires créditeurs, et s’appliqueront dès le début du mois de mai. Concrètement, cela signifie que 56.000 locataires bénéficieront en avance d’un remboursement de charges, pour un montant total de 10 millions d’euros. Pour les 21.000 locataires débiteurs, en revanche, les régularisations seront repoussées au mois de juillet pour permettre aux équipes sociales du bailleur d’assurer un suivi individuel des situations, et proposer un échéancier dans la durée aux familles qui en auront besoin. 

Ces premières mesures vont dans le bon sens. Mais comme le note Nicolas Bonnet-Oulaldj, Président du groupe PCF au Conseil de Paris, dans une lettre à Anne Hidalgo, cela concerne uniquement les logements du parc public. Pour Nicolas Bonnet-Oulaldj, "il convient de trouver les moyens de contraindre les bailleurs privés à agir de même. L’abondement du Fonds de Solidarité Logement est une piste que nous devons envisager."

Pour les communistes du 10ème, il faut aussi que toutes les expulsions locatives soient annulées en 2020. Une réflexion sur un moratoire pur et simple des loyers entre mars et mai 2020, comme la ville de Lisbonne l'a fait, doit se poursuivre.

Dans sa lettre, Nicolas Bonnet-Oulaldj fait plusieurs autres propositions pour soutenir les familles les plus fragiles. Ainsi s'il salue l'aide de la Ville aux familles modestes dont les enfants sont privés de restauration scolaire, il propose un chèque-alimentation de 50 ou 100 euros par mois pour tous les bénéficiaires d'aides sociales (RSA, AAH, APA, AME). Cela représenterait une dépense de 6 à 12 millions d'euros. Pour financer cela, il est important que la Ville exige de l'Etat le versement du milliard d'euros que l'Etat lui doit. Nicolas Bonnet-Oulaldj propose également que la Ville soutienne les intermittents du spectacle en demandant à l'Etat de prolonger de 12 mois les droits à l'assurance chômage des intermittents du spectacle. 

Pour les communistes, il est primordial que ce ne soit pas les plus fragiles qui paient cette crise. L'exigence de solidarité doit permettre de trouver des solutions pour aider toutes les familles en difficulté.