Article de Vie locale - Publié le Dimanche 5 Avril 2015

Menaces et intimidations à l’égard des habitants d’un hôtel meublé

Le 10e arrondissement compte encore de nombreux hôtels meublés où habitent des locataires qui disposent de revenus très modestes. L’état des parties communes et des chambres est généralement très dégradé, à la limite de l’insalubrité. Mais le montant des loyers est très élevé, alors que les chambres disposent d’une surface de l’ordre d’une dizaine de m² et d’équipements très précaires. C’est le cas dans un hôtel de la rue d’Aix dont le propriétaire somme les locataires à partir, sans préavis et sans raison valable. Mais ces derniers sont venus dénoncer cette pratique hors la loi à la mairie du 10e.
  • Présent sur place, Dante Bassino, adjoint au maire en charge du logement, a rappelé au propriétaire les procédures à suivre vis-à-vis des locataires. Il a apporté son soutien à ces derniers et s’est engagé à intervenir en cas de nouvelles démarches du propriétaire non conformes à la réglementation.

Le propriétaire d’un hôtel meublé situé rue d’Aix dans le 10e multiplie les menaces vis-à-vis de ses locataires. Courant mars, Il a placé une affichette dans le hall annonçant la fermeture de l’hôtel début avril  afin de réaliser des travaux derénovation et les sommant de quitter les lieux. Apeurés, certains sont partis, mais une quinzaine d’autres ne cède pas à l’intimidation et ils entendent faire valoir leurs droits.

Résidents tous à l’année, leur chambre est leur domicile et la loi les protège. Elle ne peut leur être reprise qu’avec un préavis de 3 mois, sous certaines conditions, et les travaux de rénovation prévus n’en font pas partie.  Le gérant est tenu de faire les travaux en déplaçant les locataires temporairement grâce à quelques chambres vides. Mais il préfère les chasser comptant les relouer bien plus cher après les travaux.

Des tarifs qui seraient inaccessibles pour les locataires qui ont déjà du mal à faire face aux loyers actuels : jusqu’à 750 € pour une chambre en piteux état d’une surface de 10 à 12 m², avec seulement 2 WC  et une douche pour les 24 chambres. Le gérant profite de l’impossibilité pour les locataires de trouver un appartement faute de caution, de revenus suffisants et de garants.  Il leur ponctionne ainsi la quasi-totalité de leurs revenus, aides au logement comprises.

Les habitants de l’hôtel sont venus à la mairie du 10e pour dénoncer ce coup de force. Certains logent dans cet hôtel depuis plusieurs années, l’un d’eux depuis 15 ans.  Dante Bassino, adjoint communiste au maire du 10e, délégué au logement, s’est rendu sur place à leur invitation le 1er avril pour constater l’état des chambres et rencontrer le gérant. Il lui a rappelé ses obligations légales, pourtant déjà expliquées dans un courrier par la Préfecture de Police.

Le soir même, le gérant a empêché un habitant de dormir dans sa chambre et l’électricité a été coupée dans une seconde chambre pour tenter de faire partir ces personnes. Dante Bassino, alerté le lendemain matin, est immédiatement retourné sur place. Devant le refus du gérant de cesser ces pratiques illégales et inhumaines,  il a fait intervenir le commissariat du 10e arrondissement.

Les habitants ont été rétablis dans leur bon droit, une main courante a été déposée et le gérant devrait être convoqué au commissariat pour lui rappeler la loi et lui intimer l’ordre de s’y conformer.

Dante Bassino restera vigilant et en contact avec les habitants de l’hôtel. Il tient à saluer en tout premier lieu leur mobilisation, mais aussi la réaction du Centre d’Action Sociale qui a aidé plusieurs des résidents en difficulté et du commissariat.

Cette mobilisation a également permis à Dante Bassino et à la chargée de mission logement à la mairie de conseiller les habitants de l’hôtel concernant leurs demandes de logement social.

Ces dernières années dans le 10e, des actions ont été entreprises par la Préfecture pour mettre aux normes des hôtels insalubres tenus par des marchands de sommeil. A plusieurs reprises, la ville a racheté certains hôtels pour y faire des logements sociaux.  Une démarche que la nouvelle équipe municipale entend bien poursuivre.