Article de Vie locale - Publié le Jeudi 25 Septembre 2014

Menaces de mort contre trois militants de la CGT et du PCF

Pour la première fois dans le quartier Château d’eau, des salariés des salons de coiffure et des ongleries se sont révoltés contre leurs conditions de travail. Les premiers à se mettre en grève et à occuper leur salon ont été ceux du 50 bd de Strasbourg en février dernier. Après 3 mois d’occupation ces 7 salariés ont été régularisés et ont maintenant retrouvé un travail déclaré. Aussitôt après, ce sont les salariés (une vingtaine) du 57 qui se sont mis en mouvement. Suite à une occupation d’une quinzaine de jours, ils ont obtenu le règlement d’une grande partie de leurs salaires et la mise en conformité de leur statut de salariés. Mais le patron a déposé en juillet le bilan, les obligeant à réoccuper leur salon. Mais la situation se tend dans le quartier, car les salariés dénoncent le système organisé d’exploitation et de recrutement pratiqué dans le quartier, qualifié par beaucoup de « mafieux ».
  • Les responsables de la CGt et les élus communistes lors de la conférence de presse du 16 septembre 2014 au 57 bd de Strasbourg

Deux militants de la CGT Paris et un militant PCF du 10e arrondissement, engagés aux côtés des travailleurs du salon de coiffure du 57, boulevard de Strasbourg, ont été violemment pris à partie et menacés de mort par décapitation devant ce salon et en présence d’une équipe de tournage de France 3.

Trois plaintes pour menaces de mort ont été déposées le 16 septembre au commissariat du 10e arrondissement.

L’objectif recherché est d’intimider les travailleurs qui ont eu le courage de se révolter contre les pratiques  de patrons qui imposent des conditions de recrutement, de travail et de rémunération épouvantables et indignes. Beaucoup qualifient de « mafieuses » ce type de pratiques. L’Etat ne peut accepter une telle zone de non-droit.

Après la victoire remportée  en mai dernier par les travailleurs du 50 bd de Strasbourg, qui ont obtenu leur régularisation et retrouvé un emploi conforme au droit du travail, les coiffeurs/coiffeuses et manucures du 57 se sont mis en grève et ont occupé leur salon. Dans un premier temps, leur patron a cédé en leur payant une grande partie des retards de salaires et en leur établissant un contrat de de travail.

Mais en juillet  le patron dépose le bilan, sans respecter la procédure de concertation avec les salariés. Le but est de chercher à faire porter la responsabilité de la fermeture aux salariés afin de décourager une extension de la révolte dans les autres salons du quartier. Aussitôt informés, les coiffeurs et manucures, dès le 24 juillet, occupent à nouveau leur salon jour et nuit.

Le 6 août, les salariés et la CGT portent plainte contre X pour plusieurs motifs : rétribution inexistante ou insuffisante du travail d’une personne vulnérable ou dépendante ; soumission à des conditions de travail indigne ; traite d’êtres  humains commise à l’égard de plusieurs personnes ; exécution de travail dissimulé ; emploi d’un étranger non muni d’une autorisation de travail salarié ; escroquerie et banqueroute.

Mais ces salariés qui ont eu le courage de se lever  contre ce système se trouvent en situation de grande vulnérabilité du fait notamment qu’une très grande partie d’entre eux n’a pas de titre de séjour. C’est pourquoi, sur  proposition des élus communistes du 10e, un vœu de soutien à ces salariés a été adopté le 15 septembre par la majorité du Conseil d’arrondissement et sera soumis prochainement au Conseil de Paris.

Ce vœu demande au Préfet de police de prendre sans attendre des mesures de régularisation pour assurer la protection de ces salariés qui ont dénoncé un système organisé d’exploitation et de recrutement de personnes en situation de vulnérabilité. Il demande au Procureur de la République de se saisir avec la plus haute vigilance de la plainte de traite d’êtres humains en plein cœur  de Paris. L’Etat doit prendre ses responsabilités pour défendre les droits des personnes et des lois de la République.