Lors du Conseil d’arrondissement du 26 janvier, un vœu proposé par les élus communistes a été adopté demandant au Préfet de coordonner les actions des services de l’Etat, en collaboration avec la ville de Paris, pour permettre à ces migrants de rentrer dans le droit commun de l’hébergement d’urgence et du droit d’asile. Mais la Préfecture est loin de disposer de places suffisantes pour héberger tous les demandeurs d’asile qui ont pourtant droit à un hébergement. La région Ile de France représente 40% des demandes d’asile déposées sur notre territoire. Face à une telle situation, l’urgence impose à l’Etat et à la ville de rechercher ensemble des solutions concrètes permettant de sortir de l’impasse actuelle. C’est pourquoi les élus communistes ont demandé une rencontre avec le Préfet de Paris-Préfet de Région pour faire le point sur ce qui a été engagé, en lien avec la mairie de Paris, et les solutions qui sont envisagées. Ci-dessous le courrier adressé le 6 mai au Préfet par les élus communites du 10ème.
Monsieur Le Préfet,
Par la présente, nous souhaitons vous sensibiliser sur le fait qu’en tant qu’élus du 10ème arrondissement nous sommes quotidiennement interpellés sur la situation des exilés dans notre arrondissement.
Depuis près d’un an, des migrants africains (majoritairement Erythréens et Soudanais) et du Moyen-Orient campent sous des tentes installées sous le métro aérien de la ligne 2, près de la station La Chapelle. Leur nombre s’est accru considérablement ces derniers mois et s’élève aujourd’hui à près de 200 personnes. D’autres, originaires principalement d’Afghanistan ont investi la place Raoul Follereau dans le 10ème arrondissement.
La plupart, menacés dans leur pays d’origine, sont demandeurs d’asile, mais pas nécessairement en France. Le quartier la Chapelle, avec la proximité immédiate de la gare du Nord, est un lieu de transit pour rejoindre l’Angleterre ou des pays nordiques. D’autres ont fui leur pays, ruiné par les nombreux conflits et interventions militaires qui se sont multipliés ces dernières années en Afrique et au Moyen-Orient, et ne sont pas demandeurs du droit d’asile.
Ces migrants ont passé les mois d’hiver dans le froid, sur un site ouvert à tout vent. Une situation intolérable tant pour ces personnes que pour les riverains.
Face à cette situation, des associations humanitaires ont fourni des tentes (plus d’une centaine actuellement) et apportent une aide alimentaire. Une solidarité qu’il convient de saluer. De son côté, la Mairie de Paris a attribué des subventions à des associations comme Emmaüs, pour leur apporter un suivi social, ou à France Terre d’Asile pour les assister dans leurs démarches d’asile.
Par ailleurs, les services de propreté de la ville interviennent régulièrement sur le site et des sanitaires ont été installés fin mars.
Lors du Conseil d’arrondissement du 26 janvier 2015, les élus communistes ont proposé un vœu qui a été repris et adopté par la majorité municipale. Ce vœu demande au Préfet de Région-Préfet de Paris de coordonner les actions des services de l’Etat, en collaboration avec la ville de Paris, pour permettre à ces migrants de rentrer dans le droit commun de l’hébergement d’urgence et du droit d’asile.
Nous connaissons les difficultés rencontrées par la Préfecture qui est loin de disposer de places suffisantes pour héberger tous les demandeurs d’asile qui ont pourtant le droit à un hébergement.
L’urgence impose à l’Etat et à la Ville de rechercher ensemble des solutions concrètes permettant de sortir de l’impasse actuelle.
Afin de pouvoir échanger avec vous sur les possibilités d’actions dans le 10ème arrondissement nous souhaitons, si vous en êtes d’accord, convenir d’un rendez-vous.
Dans l’attente, Veuillez agréer, Monsieur Le Préfet, l’expression de notre considération distinguée,
Didier Le Reste
Conseiller de Paris, en charge pour le 10ème de la politique de la ville et de l’intégration
Dante Bassino
Adjoint au Maire du 10ème arrondissement en charge du logement
Dominique Tourte
Elue du 10ème arrondissement en charge de la petite enfance