Article de Vie locale - Publié le Mardi 2 Juin 2015

Migrants, boulevard de la Chapelle : aujourd’hui l’évacuation, et demain ?

  • L’évacuation du camp dans lequel s’étaient regroupés près de 400 migrants (Erythréens, Soudanais, maghrébins…) s’est déroulée dès 6 h le 2 juin avec un déploiement massif de policiers. L’après- midi, les services de la ville procèdent à la destruction et à l’enlèvement des tentes et des matelas.

Ce mardi 2 juin à 6 heures, a commencé l’évacuation du camp de migrants de La Chapelle qui s’était constitué depuis l’été dernier. Faute de prise en charge par les pouvoirs publics, il a grossi au fil des mois,  regroupant à ce jour près de 400 migrants. Ces derniers ont fui leurs pays, ruinés par les nombreux conflits et interventions militaires qui se sont multipliés ces dernières années en Afrique et au Moyen Orient. Ils ont passé l’hiver, sous des tentes fournies par des associations humanitaires, dans des conditions de vie inhumaines.

Le Préfet de police a ordonné l’évacuation en raison du « péril imminent » lié au risque d’épidémies. Les demandeurs d’asile (environ 150 personnes) ont été dirigés vers des centres d’accueil de l’Ile de France. Mais les autres seront hébergés temporairement dans des centres d’urgence ou dans des hôtels sociaux pour quelques nuits et se retrouveront rapidement à la rue, isolés,  à la recherche d’un autre site pour s’abriter.

Une situation qui se répète à chacune des évacuations, intervenues ces dernières années, et que les élus communistes du 10ème ont dénoncée lors du Conseil d’arrondissement du 18 mai au cours duquel cette mesure était proposée. Le fait d’avoir tant tardé à procéder, au fur et à mesure,  au traitement des dossiers des migrants a conduit à une impasse, ne permettant pas d’aboutir à des solutions dignes et pérennes. Pour les élus communistes, une autre politique migratoire, basée sur la coopération, la solidarité et le co-développement s’impose en France et en Europe. 

Communiqué des élus communistes du 10ème

Annoncée depuis plusieurs jours, l’évacuation du campement situé sous le métro aérien, boulevard de La Chapelle, s’est déroulée ce jour à partir de 6 h du matin. Les riverains ont assisté à un déploiement massif de policiers.

Ce week-end, des avis d’évacuation sous 48 h avaient été affichés. Dès ce moment, Dominique Tourte, élue PCF du 10ème, et des élus verts du 10ème sont allés sur place pour échanger avec les associations et les migrants, dont peu comprenaient l’imminence d’une évacuation. Dante Bassino, adjoint PCF au maire du 10ème, était présent boulevard de La Chapelle ce matin.

L’inaction des pouvoirs publics pendant près d’un an et le refus de traiter les situations individuelles, au fur et à mesure, ont provoqué un regroupement massif dans des conditions inhumaines tant d’un point de vue social que sanitaire. Près de 400 personnes dormaient sous le bruit assourdissant du métro de la ligne 2.

Ce soir, une partie des demandeurs d’asile en France (environ 150 personnes) seront relogés à travers l’Ile de France, dans des centres où des places ont été trouvées au détriment d’autres demandeurs.  Les autres ne seront hébergés que pour quelques nuits dans des centres d’urgence et seront de nouveau à la rue d’ici quelques jours.

Dès le 26 janvier 2015, les élus communistes ont alerté le conseil d’arrondissement sur la nécessité de faire face à l’urgence humanitaire et de trouver une solution digne.

Faute de réaction de l’Etat suite à l’interpellation de la Mairie du 10ème arrondissement, les élus communistes ont interpellé directement le Préfet de Région-Préfet de Paris par un courrier en date du 6 mai dernier.

Lors des débats en Conseil d’arrondissement du 18 mai 2015 annonçant l’évacuation, les élus communistes ont déclaré qu’une évacuation sans solutions pérennes pour les migrants était une voie sans issue. On le constate depuis plusieurs années, maintenant à Calais et dans ses environs. A chaque camp, à chaque « jungle » démantelée répond un nouveau campement encore plus précaire, plus dangereux et qui rend encore plus compliqué l’accès des migrants aux secours humanitaires.

Plutôt que de déplacer les migrants d’un département à un autre, l’Etat doit augmenter le nombre de places d’accueil et coordonner l’hébergement au sein de la Région. C’est d’une politique migratoire solidaire et humaine dont nous avons aujourd’hui besoin !

Le 2 juin 2015

 Dominique Tourte

Elue du 10ème arrondissement en charge de la petite enfance

Dante Bassino

Adjoint au Maire du 10ème arrondissement en charge du logement

Didier Le Reste,

Conseiller de Paris, élu du 10ème arrondissement en charge de la politique de la ville et de l’intégration