Article de Vie locale - Publié le Dimanche 29 Novembre 2020

Migrants : des hébergements, pas des matraques !

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    Le 23 novembre, place de la République, la police est intervenue avec une brutalité délibérée pour expulser un campement de personnes à la rue. Ces expulsions répétées ne servent à rien si des mesures d’hébergement et de prise en charge sociale de ces personnes ne sont pas mises en œuvre par l’Etat. Par ailleurs, la lumière doit être faite sur la responsabilité du Préfet Lallement sur la brutalité de l’intervention policière.

     

Une semaine après l’évacuation violente de 3000 personnes à Saint-Denis, un campement s’est reconstitué le 23 novembre 2020 place de la République, à Paris. Immédiatement, le Préfet a envoyé les forces de l’ordre démanteler le campement à coups de matraques et en trainant les hommes sur le sol pour les faire sortir de leurs tentes. Les migrants et les élus présents pour les soutenir, dont Ian Brossat, adjoint PCF à la Maire de Paris, ont été nassés par les forces de l’ordre.

Pour les communistes parisiens, la honte se mélange à la colère. Honte de voir comment l’Etat traite cette question. Colère de voir le Préfet de police envoyer les forces de l’ordre taper sur des personnes qui ne demandent rien d’autre qu’un toit. 

L’hébergement d’urgence est de la responsabilité de l’Etat. Depuis une semaine, Ian Brossat et la Maire de Paris font des propositions de lieux d’hébergement disponibles. Il est temps que l’Etat réponde et assume les responsabilités qui sont les siennes.

Une dérive autoritaire

Cela s’inscrit totalement dans une dérive autoritaire de l’Etat. Comment ne pas faire le lien entre ce qui s’est passé le 23 novembre sur la place de la République et les images du lycée Colbert, dans le 10ème, le 3 novembre dernier, où les policiers avaient frappé sur des lycéens qui demandaient un protocole sanitaire renforcé pour pouvoir apprendre dans de bonnes conditions ?

Comment ne pas faire le lien avec la manifestation devant l’Hôtel-Dieu le 6 novembre dernier où les soignants s’étaient regroupés pour exiger le maintien des urgences en pleine crise sanitaire et où les forces de l’ordre leur ont mis des amendes ? Comment ne pas faire le lien avec la loi « Sécurité globale » qui restreint tant les libertés de manifester que les libertés de rapporter ce qui se passe dans une manifestation ?

La responsabilité de l'Etat 

Il est urgent que l’Etat assume ses responsabilités. Le budget pour 2021 prévoit une augmentation de 3% à peine pour l’hébergement d’urgence. Certes un budget en augmentation, mais très loin d’être suffisant en pleine crise sociale. Il faut inscrire la création de 10 000 places d’hébergement d’urgence réparties sur l’ensemble du territoire. A Paris, des centres de premier accueil doivent être rouverts.

Enfin, toute la lumière doit être faite sur les ordres donnés et le Préfet Lallement être démis de ses fonctions.

L’Etat ne doit pas faire diversion sur son incapacité à gérer la crise sanitaire en prenant des mesures autoritaires, inspirées par la droite extrême.

 

Adjoint à la Mairie du 10ème, en charge du logement et de la mémoire.