Article de Vie locale - Publié le Jeudi 6 Avril 2017

Le « nouveau Lariboisière », le projet est lancé !

  • Représentation du nouvel ensemble immobilier qui sera construit à l’angle de la rue de Maubeuge et du bd de la Chapelle. Il constitue le cœur du nouveau projet médical. Il devrait être livré à l’été 2022.

  • Vue aérienne du futur hôpital Lariboisière dont l’entrée principale et les urgences seront transférées au Nord, sur le boulevard Barbès. Un aménagement qui favorise meilleure une ouverture sur la ville.

     

Le 23 mars dernier, s’est tenue une réunion de présentation du « Nouveau Lariboisière » en présence de Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP, des responsables du groupe hospitalier et du Maire du 10ème. Les travaux devraient démarrer début 2018  avec la reconstruction du bâtiment Morax situé à l’angle des rues Ambroise Paré et Maubeuge où seront regroupées les activités médicotechniques. Puis interviendra mi 2019 la construction du bâtiment « nouveau Lariboisière », à l’angle de la rue de Maubeuge et du bd de la Chapelle qui devrait être livré à l’été 2022. Cette nouvelle construction, le véritable cœur du projet médical, accueillera 17 blocs opératoires, un plateau d’imagerie complet, les urgences et une maternité.

La dernière phase des travaux concernera la restructuration du bâtiment Galien situé bd de la Chapelle (partie Nord/Ouest de l’hôpital) où seront rassemblées les activités de psychiatrie, d’addictologie et de médecine physique de réadaptation aujourd’hui installées à Fernand Widal.

Compte tenu de la volonté de la direction de l’AP-HP de réduire les temps d’hospitalisation en développant l’ambulatoire, les capacités d’accueil sont réduites à 610 lits (dont 489 dans le nouveau bâtiment), mais les places d’hospitalisation de jour seront majorées de 23% (65 au total). La maternité sera redimensionnée pour effectuer 3 200 naissances (au lieu de 2 700 actuellement). Quant aux urgences, elles pourront assurer la prise en charge de 140 000 personnes (100 000 actuellement).

L’accès à l’hôpital se fera au Nord, par le boulevard de la Chapelle. Cette innovation importante va obliger la ville à retravailler le plan de circulation et à réaménager le marché devenu trop envahissant.

Ce projet, devenu indispensable pour répondre aux nouvelles exigences de la réglementation et de l’organisation des activités de l’hôpital, aura un coût estimé à 315 M€. Il reprend les grandes lignes du projet qui avait été présenté en décembre 2011 aux habitants du 10ème en présence de la direction de l’AP-HP, du Maire du 10ème et de Mme Hidalgo. Mais contrairement aux engagements pris publiquement, le nouvel ensemble Lariboisière n’intègre pas les 150 lits de soins de suite et de réadaptation et ceux de soins de longue durée concernant plus particulièrement les personnes âgées, actuellement localisés dans l’hôpital Fernand Widal. Ces lits devraient être transférés dans l’hôpital Claude Bernard, près du périphérique Nord, un site moins facile d’accès que celui de la gare du Nord.

Pour justifier cette décision, l’AP-HP  affirme que l’accueil de ces 150 lits n’est plus possible sur le site Lariboisière, car elle est dans l’obligation de mettre en vente la partie Ouest de l’hôpital (le long de la rue Guy Patin) pour financer les travaux du nouvel hôpital.

Les communistes et leurs élus ont vivement protesté contre ce bradage de terrains publics qui empêchera toute perspective de développement futur de l’hôpital Lariboisière. En outre, ce choix représentera une charge pour la Sécurité sociale : l’hôpital Claude Bernard ne disposant pas d’une plateforme technique de soins, le suivi médical des patients, au lieu d’être réalisé sur place, nécessitera des transferts réguliers vers Lariboisière, transferts coûteux pour la Sécurité sociale et traumatisants pour les malades.

La présentation officielle du projet a suscité une vive réaction de la CGT Lariboisière.  Dans un communiqué, elle regrette que cette présentation se soit déroulée « en catimini » et que les représentants syndicaux n’aient pas été invités. Les personnels seront bien pourtant les principaux acteurs du « nouveau Lariboisière. La CGT évoque une conséquence du lancement de ce projet, à savoir la fermeture du centre de loisirs prévue en septembre prochain. D’une capacité de 65 places, il permet de répondre aux besoins des personnels hospitaliers, astreints à des horaires contraignants. Il est ouvert de 6 h 45 à 18 h durant les vacances scolaires, les week-ends et les mercredis après-midi. Une pétition qui a été récemment lancée a recueilli plus de 1 000 signatures des personnels de l’hôpital.

Alertés sur cette question, les élus communistes ont soumis un vœu lors du Conseil d’arrondissement du 13 mars dernier demandant le maintien ou la relocalisation de ce centre de loisirs. Ce vœu a été approuvé à l’unanimité. Le 27 mars, Didier Le Reste, Conseiller de Paris, a écrit à Martin Hirsch pour lui demander une rencontre afin de trouver une solution pour ce centre de loisirs. La réalisation du « Nouveau Lariboisière » ne doit se pas se traduire par un recul pour les personnels, mais doit leur permette de continuer à assurer leur mission de service public dans les meilleures conditions.