Article de Vie locale - Publié le Vendredi 29 Mars 2013

Nouveau rassemblement devant le 166/172 quai de Jemmapes, menacé de vente à la découpe.

Le groupe Gecina, gros opérateur immobilier, poursuit sa politique de vente de son patrimoine à Paris et en banlieue. En 2003, il avait vendu 3200 appartements à la société américaine Westbrook qui les a immédiatement revendus, appartement par appartement, en réalisant des profits faramineux. Début 2012, Gecina lance une nouvelle opération de vente de plusieurs de ses immeubles, dont l’un est situé dans le 10ème. Depuis, les locataires se sont organisés et multiplient les initiatives de protestation.
  • Le 24 mars 2013, rassemblement des locataires du 166-172 quai de Jemmapes pour s'opposer à la vente à la découpe de leur immeuble, prévue par BNP Paribas.

Dimanche 24 mars, les locataires du 166/172 quai de Jemmapes ont organisé un rassemblement  pour refuser la vente à la découpe de leur immeuble, que Gecina a revendu en avril 2012 à une filiale de  BNP- Paribas-immobilier.

Cette dernière, pressée  de lancer la procédure de vente lot par lot, prévoit de convoquer fin avril  les locataires pour leur demander de se prononcer sur  leur intention d’acquérir ou non leur appartement. Compte tenu des niveaux de prix atteints au bord du canal, seule une minorité des 139  locataires sera en mesure de se porter acquéreur. Les autres seront contraints de partir à l’expiration du délai légal de 6 ans prévu dans la loi Aurillac.

Présent lors de ce rassemblement, Alain Lhostis a rappelé que les élus communistes avaient demandé, lors du Conseil d’arrondissement du 30 janvier 2012, que la ville de Paris exerce son droit de préemption sur l’ensemble de l’immeuble, en s’appuyant si nécessaire sur un bailleur social de la ville. Un moyen de renforcer le parc, très insuffisant, de logements sociaux de l’arrondissement et de favoriser  la mixité sociale dans cette partie du 10ème.  

Cette option n’a pas été retenue en raison de l’abstention des conseillers socialistes et des Verts. Cependant le Conseil de Paris s’est engagé en février 2012 à examiner les « possibilités de rachat de tout ou partie des logements non acquis par les locataires par  des organismes HLM dépendant ou non de la ville ».  Certes, cet engagement de rachat se fera dans des conditions beaucoup moins favorables qu’en cas d’une acquisition en bloc, telle que demandée par les communistes, mais elle constitue cependant une protection pour tous ceux qui n’auront pas pu se porter acquéreur de leur appartement.

Pour rappeler cet engagement, Alain Lhostis a, de nouveau, déposé un vœu demandant que « la ville préempte, appartement par appartement, afin de mettre un terme à cette opération purement spéculative qui va chasser des populations à revenus moyens d’un quartier où la diversité sociale a été déjà largement été mise en cause ». Vœu qui a été repris par l’exécutif parisien et adopté lors de la séance  du Conseil de Paris  des  25 et 26 mars 2013.