Article de Vie locale - Publié le Samedi 21 Octobre 2017

Le nouveau Vélib’ : les communistes pointent deux sujets de préoccupation

Lors du Conseil de Paris de la fin septembre, Didier Le Reste, conseiller communiste de Paris, a fait part d’une double inquiétude : la reprise des personnels par le nouveau gestionnaire du service Vélib’ et la fixation des nouveaux tarifs. Ces préoccupations avaient déjà été évoquées en avril dernier par le Président du groupe communiste, Nicolas Bonnet-Ouladj, suite à l’attribution du marché à la société Smoovengo, en remplacement de l’entreprise JCDecaux.
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    D’octobre 2017 à mars 2018, les stations Vélib’ vont progressivement être dotées d’équipements Smoovengo, le nouveau gestionnaire du service Vélib’métropolitain. Un tiers des 10 000 vélos seront à assistance électrique.

     

Il ne s’agit pas de remettre en cause l’évolution du Vélib’ qui devient métropolitain, desservant plus de 65 communes de l’Ile de France. Autre innovation, les nouveaux vélos seront plus légers et 30% d’entre eux seront à assistance électrique. Ils seront connectés grâce à un boitier électronique embarqué qui permettra de les géolocaliser en temps réel. Depuis octobre, les 1 200 anciennes stations ont commencé à être progressivement remplacées par des équipements Smoovengo. Environ 200 stations nouvelles seront créées dans la métrople. A partir du 1er janvier 2018, 50% des stations du Vélib’ métropolitain seront en fonctionement et les autres seront déployées progressivement jusqu’à la fin mars 2018.

Didier Le Reste a fait part des craintes des personnels quant à leur réintégration dans le nouveau dispositif, le marché ne prévoyant aucune obligation de reprise des salariés qui disposent pourtant d’une expertise technique réelle. Les dirigeants de Smoovengo se sont certes  engagés à étudier en priorité les candidatures des salariés de Cyclocity, filiale de JCDecaux. Mais en raison des tergiversations dans la mise en oeuvre de cet engagement, les salariés viennent d’engager une procédure en justice contre JCDecaux et Smoovengo. Il convient également de veiller à ce que ces transferts ne se traduisent pas par une dégradation des conditions de travail et de rémunération.

L’élu communiste s’inquiète de l’augmentation des tarifs envisagée. Il demande que les tarifs sociaux soient maintenus et que le tarif des locations de vélos électriques soit accessible à tous.

Voici l’intervention de Didier Le Reste faite lors de la séance du Conseil de Paris de fin septembre 2017.

 

Intervention de Didier Le Reste concernant le nouveau Vélib’ métropolitain

Chers collègues, il y a quelques mois, le marché public Vélib' était attribué au consortium "Smoovengo". La délibération rappelle que le périmètre du service Vélib' sera étendu. Deux points nous préoccupent tout particulièrement.

Le premier concerne le sort des salariés de "Cyclocity" : leur avenir professionnel est menacé par l'attribution du marché Smoovengo.

Nous avions en son temps dénoncé les conséquences de ce choix qui favorise le dumping social. La responsabilité de la Ville de Paris continue d'être interpellée.

Même si la décision a été prise par un syndical intercommunal, la Ville a joué un rôle déterminant dans le processus de décision. Ces derniers jours, les dirigeants de Smoovengo ont exprimé, dans la presse, que les candidatures des salariés de "Cyclocity" seront étudiées en priorité.

Malgré cette bonne volonté affichée, les salariés de Cyclocity nous ont confirmé n'avoir aucune garantie réelle d'être pris par le nouveau prestataire au point qu'ils engagent une procédure en justice contre Jean-Claude DECAUX et Smoovengo.

Cette situation est, pour nous, tout bonnement inacceptable. Ces salariés font fonctionner le service Vélib' depuis de nombreuses années. Ils ont acquis une expérience professionnelle et une expertise technique nécessaire à la poursuite du service dans les meilleures conditions.

Au moment où le service Vélib' étend son périmètre, nous voulons des garanties pour que l'expérience des salariés, reconnue par tous pour la qualité du service rendu, soit conservée.

Nous attirons donc votre attention sur les conditions d'une éventuelle reprise des salariés par le nouveau prestataire. Nous ne pouvons tolérer que ceux-ci voient leurs conditions de travail et de rémunération dégradées par la nouvelle entreprise employeuse et par le changement de convention collective. Ce chantage à l'emploi est inadmissible.

Le deuxième point concerne les tarifs du service Vélib' qui vont augmenter à en croire ce que l'on peut lire dans la presse.

Le service Vélib' doit rester accessible à tous ; il n'est pas question que certains usagers, et surtout ceux des classes populaires, en soient exclus parce que les tarifs augmenteront.

Nous exigeons que les tarifs sociaux soient maintenus. Nous voulons aussi que soit étudiée la possibilité de diminuer la somme des cautions demandées pour utiliser ce service. Nous demandons aussi que les tarifs de location des futurs Vélib' électriques soient accessibles à tous.

Je rappelle que nous plaidons depuis longtemps pour le développement du vélo.

En mai dernier, les élus communistes qui siègent au S.T.I.F. ont déposé un amendement pour mettre en place un Plan vélo. Malheureusement, il a été repoussé par la majorité de droite du Conseil régional. Il aurait pourtant permis de dégager des moyens pour accélérer le développement du vélo et sa démocratisation.

C'est ici tout l'esprit de notre amendement.

Je vous remercie.

Didier Le Reste, conseiller PCF de Paris

Le 26 septembre 2017