Article de Vie locale - Publié le Samedi 22 Novembre 2014

Parents et enseignants du 10e mobilisés contre la réduction de l’éducation prioritaire

Le ministère de l’éducation a décidé de revoir la carte de l’éducation prioritaire avec l’objectif de réduire le nombre d’écoles qui en faisaient partie… et de faire ainsi des économies budgétaires. Les écoles qui étaient classées en ZEP ou REP bénéficiaient en effet de plusieurs dispositifs destinés à améliorer les conditions d’enseignement : des effectifs limités à 25 au maximum, une dotation de fournitures renforcée, des accompagnements scolaires complémentaires, des ateliers «Coup de pouce» pour les CP et «ALEM» pour les CM, ainsi que des primes pour les enseignants. Dévoilé début novembre, le projet de réforme a suscité un vaste mouvement de protestation, en particulier dans l’Est parisien. Mobilisation qui a commencé à faire reculer le Rectorat.
  • Plusieurs centaines de parents et d’enseignants ont, le samedi 22 novembre, défilé dans le 10e pour un élargissement du réseau d’éducation prioritaire, fortement réduit dans le projet dévoilé fin octobre par le rectorat de Paris.

  • Présence des élus communistes Dominique Tourte et Dante Bassino aux côtés des manifestants pour refuser la réduction massive de l’éducation prioritaire prévue dans le 10e.

  • La manifestation s'est terminée devant le groupe scolaire Louis Blanc dont la communauté scolaire demande l'intégration dans le réseau d'éducation prioritaire, au même titre que le groupe scolaire Aqueduc dont les caractéristiques de fréquentation sont tout à fait comparables.

Le samedi 22 novembre, quelques centaines de parents et d’enseignants ont défilé dans le 10e pour refuser la nouvelle carte de l’éducation prioritaire prévue par le Rectorat de Paris. En effet, dans le projet dévoilé fin octobre, seul  le collège "Grange aux Belles" devait faire partie du réseau d’éducation prioritaire, ainsi que les écoles qui  assurent son recrutement. Les 3 autres collèges, qui en bénéficiaient précédemment, n’ont pas été retenus. L’arrondissement perdrait ainsi les ¾ de ses écoles prioritaires et supporterait, à lui tout seul, la réduction programmée par le Rectorat de Paris prévoyant de baisser de 32 à 29 le nombre de collèges  faisant partie de l’éducation prioritaire. Une situation inacceptable qui a conduit les élus communistes à présenter, lors du Conseil d’arrondissement du 3 novembre, un vœu qui a été repris par la majorité municipale et adopté à l’unanimité demandant  une révision totale de la carte proposée. Répondant à la demande des maires d’arrondissement concernés, le Recteur a accepté, lors d’une rencontre le 10 novembre, de réexaminer le projet de réforme.

Depuis la rentrée de novembre, la mobilisation s’est renforcée dans les écoles avec de multiples  interventions des parents et  des enseignants lors des conseils d’écoles et avec la grève du 20 novembre. Ces initiatives ont contraint le Rectorat à revoir sensiblement sa copie. A ce jour, le réseau  d’éducation prioritaire, dans le 10ème, compterait  9 écoles (au lieu de 4 initialement) : les maternelles Parmentier, Boy Zelenski, Aqueduc, ainsi que les élémentaires Parmentier, Claude Vellefaux, Saint Maur, Fg Saint Denis, Aqueduc et la polyvalente Vicq d’Azir.

Mais plusieurs ne réintègrent toujours pas l’éducation prioritaire : les groupes scolaires Martel et Récollets, la polyvalentes Eugène Varlin et les maternelles Paradis et Pierre Bullet. Le problème se pose également pour l’école Louis Blanc qui, en toute logique, mériterait d’en faire partie puisqu’elle envoie la moitié de ses élèves au collège Aimé Césaire (18e) classé en éducation prioritaire. Il est par ailleurs incompréhensible que le collège Seligmann, ouvert en 2012 rue Sambre et Meuse, n’entre pas dans le dispositif alors qu’il répond à tous les critères retenus par le Rectorat.

Cette manifestation a montré que, malgré les dernières avancées,  parents et enseignants sont toujours mobilisés pour que notre arrondissement ne soit pas pénalisé par un recul de moyens, pourtant indispensables pour la réussite de tous les élèves. Le Rectorat devrait arrêter la liste des écoles et collèges bénéficiant de l’éducation prioritaire à la mi-décembre. Des avancées sont encore possibles.