Article de Vie locale - Publié le Vendredi 15 Juin 2018

Les parlementaires communistes à l’hôpital Lariboisière

  • Pierre Laurent à l'hôpital Lariboisière le 13 juin 2018  img_1969.jpg

    Le 13 juin dernier, dans le cadre du tour de France des hôpitaux organisé par les parlementaires PCF, rencontre avec la direction de l’hôpital Lariboisière et avec des syndicalistes de la CGT. La délégation était conduite par Pierre Laurent, Sénateur de Paris et secrétaire du PCF, en présence de Laurence Cohen, Sénatrice du Val de Marne et Nicolas Bonnet, Président du groupe PCF au Conseil de Paris.

  • Pierre Laurent à l'hôpital Lariboisière le 13 juin 2018  img_7513.jpg

    Avant la rencontre avec la direction de l’hôpital Lariboisière, discussion avec des représententes de la CGT qui ont fait part des conséquences du nouveau plan d’économies décidé en début d’années et de leurs incertitudes concernant l’adaptation du « Nouveau Lariboisière » aux besoins des différents services de l’hôpital.

Suite au vote du dernier budget de la Sécurité sociale à l’automne dernier, les parlementaires communistes ont lancé un tour de France des hôpitaux. L’objectif est de rencontrer les personnels et  les patients, ainsi que les directions des hôpitaux afin de préparer le prochain budget qui sera discuté à l’automne 2018.

Plus de 80 hôpitaux ont déjà été visistés. Le 13 juin, les parlementaires PCF ont fait escale dans le 10ème, à l’hôpital Lariboisière. Depuis de nombreuses années, cet hôpital fait face à des difficultés qui vont encore s’aggraver avec la récente mise en place d’un nouveau plan d’économies :  diminution du nombre de lits en chirurgie digestive, suppression de 100 postes en 2018, non remplacement de certains personnels, baisse des dépenses de formation ...  Il existe également des incertitudes liées au projet de création du « Nouveau Lariboisière » : nouvelle réduction du nombre de lits avec l’objectif de favoriser l’ambulatoire, non transfert des 150 lits de gériatrie installés actuellement à Fernand Widal, vente d’une partie des terrains de l’hôpital alors qu’il apparait que le nouveau bâtiment est sous-dimensionné par rapport aux besoins...

Pierre Laurent, Sénateur de Paris, et Laurence Cohen, Sénatrice du Val-de-Marne, accompagnés de Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe PCF au conseil de Paris, ont d’abord rencontré des représentants syndicaux de la CGT. Ceux-ci ont particulièrement insisté sur leur inquiétude quant à la situation financière du groupe hospitalier Saint-Louis/Lariboisière/Fernand Widal, représentant une part importante du déficit global de l’AP-HP.

La situation géographique de l’hôpital peut en partie expliquer cette situation : en effet, l’hôpital accueille 30 % de personnes en situation de vulnérabilité (contre 17 % en moyenne pour les hôpitaux de l’AP-HP). Cela est particulièrement vrai pour la maternité. Une meilleure répartition de la prise en charge de ces personnes sur les autres hôpitaux parisiens serait nécessaire. Les syndicalistes ont également rappelé qu’ils avaient soutenu dès le départ le projet de « Nouveau Lariboisière », mais ont fait part de leurs inquiétudes quant à la définition précise du projet. Enfin, ils font part de leurs craintes quant à l’éventuelle création d’un groupe hospitalier intégrant les hôpitaux Bichat et Bretonneau.

Les élus ont ensuite rencontré la direction de l’hôpital. Celle-ci a également appuyé sur la part de personnes en situation de  précarité soignée à l’hôpital Lariboisière. Selon elle, c’est le résultat de la situation géographique de l’hôpital, mais aussi du désengagement d’autres hôpitaux. Elle s’est félicitée du projet de « Nouveau Lariboisière » en disant sa volonté de le construire avec les usagers. Enfin, elle a appelé à mieux travailler avec la médecine de ville et particulièrement à créer des partenariats avec les centres de santé.

Pierre Laurent l’a ensuite interrogée sur la tarification à l’activité (T2A) et les risques de marchandisation de la santé que celle-ci causait. Pour la direction, il serait illusoire de penser qu’il suffirait de sortir de la T2A pour régler les problèmes de l’hôpital. L’un des problèmes qui se posent est le manque de médecins acceptant aujourd’hui de travailler à l’hôpital public. Laurence Cohen a alors fait deux propositions : la suppression du numerus causus et l’obligation pour les médecins de travailler un certain nombre d’années pour le service public après leurs années d’études. La direction ne s’est pas montrée hostile à cette dernière idée en soulignant que cela posait la question du statut des médecins.

A l’issue de ces deux rencontres, les parlementaires PCF ont donné une conférence de presse lors de laquelle ils ont présenté le plan d’urgence du PCF pour l’hôpital public avec une première exigence : l’embauche de 100 000 personnes dans les hôpitaux pour pallier les manques actuels. Laurence Cohen a regretté que les parlementaires ne disposent pas d’éléments sur le projet de « Nouvel AP-HP ». Les parlementaires PCF d’Ile-de-France vont donc écrire à la Ministre de la santé pour lui demander une rencontre afin de disposer de ces éléments. 

Enfin, une représentante de la CGT a remercié les élus PCF d’être venus à leur rencontre pour débattre des problèmes de l’hôpital. Elle a souligné qu’une grève avait été lancée, depuis une semaine, dans le service de stérilisation de l’hôpital Lariboisière. En effet la direction a décidé de confier à ce service la prise en charge du matériel de St Louis sans aucun transfert de moyens supplémentaires.

Les parlementaires PCF feront un point d’étape de leur tour de France le 5 juillet à l’Assemblée nationale. Le tour de France se poursuivra ensuite jusqu’à l’automne.