Article de Vie locale - Publié le Mardi 5 Juillet 2016

Plan Local d'Urbanisme : des avancées, mais un recul pour la santé des Parisiens !

  • Lors de la séance du Conseil de Paris du 4 juillet 2016, les élus communistes se sont opposés à la mise en vente d’une partie des terrains de l’hôpital Lariboisière, décision empêchant d’accueillir les 150 lits de gériatrie existant actuellement au sein de l’hôpital Fernand Widal dont la fermeture est programmée. Une décision contraire aux engagements pris en 2011 par la direction de l’AP-HP et de la mairie de Paris.

Le 4 juillet, le Conseil de Paris a voté la modification du Plan Local d'Urbanisme. Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe PCF-Front de gauche : « Ce vote permet de faire progresser de façon décisive deux très fortes priorités portées par notre groupe et par ses élu(e)s, à savoir le logement social et les équipements publics. Nous avons beaucoup travaillé et ce travail de la majorité de gauche a été très constructif et productif ».

De nombreuses propositions des communistes ont ainsi été reprises : par exemple, 240 nouvelles réserves pour la création de logements sociaux ont été approuvées. Comme les élus PCF du 10ème l'avaient proposé en conseil d'arrondissement, il est bien confirmé que c’est 70% de la parcelle du 191 quai de Valmy qui sera réservée au logement social. Ils continueront d’agir pour que dans cette opération immobilière soit créé un équipement « petite enfance ».

Mais, pour les communistes du 10ème, ce PLU est entaché d'un gros point noir : celui qui autorise l'AP-HP à vendre une partie de l'hôpital Lariboisière. Depuis deux ans, ils n'ont eu de cesse de se battre contre cette vente qui revient à amoindrir l'offre de soins dans le 10ème. Alors que l'hôpital Fernand Widal doit fermer, le non-transfert des 140 lits de gériatrie est contraire aux engagements pris en 2011 et réitérés en 2014 lors de la campagne municipale. Didier Le Reste est intervenu lors de cette séance du Conseil de Paris pour réaffirmer l'opposition des communistes à la vente de Lariboisière.

 

Intervention de Didier Le Reste au Conseil de Paris

 Madame La Maire,
Ces dernières années l’Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP) a mis en œuvre une politique de regroupement de ses hôpitaux. Dans ce cadre la fermeture du site de l’hôpital Fernand Widal dans le 10ème a été actée.

Après de nombreux débats, un consensus avait été trouvé en 2010 pour le transfert de toutes les activités de Fernand Widal et de tous les personnels vers le nouvel hôpital Lariboisière agrandi.
Ce projet de santé permettait de maintenir l’ensemble des services et l’ensemble de l’offre de soins, et de les rationnaliser en rapprochant les malades de leur lieu de traitement.

C’est sur ce projet qu’un consensus s'était créé entre la communauté hospitalière du groupe hospitalier Saint Louis/Lariboisière/Fernand Widal, la direction générale de l'AP-HP, la Mairie du 10ème arrondissement et la Mairie de Paris pour une reconstruction d’un nouveau bâtiment au sein de  l'hôpital Lariboisière et une vente à terme de l’hôpital Fernand Widal.

C’est ce projet qu’en 2014 la liste « Paris qui ose » dans le 10ème a présenté aux électeurs, dans le cadre de son engagement de campagne N°2.

C’est ce projet qui avait été présenté aux habitants du 10ème arrondissement à l’école Louis Blanc le 5 décembre 2011 par la direction de l’AP-HP et par vous-même Madame la Maire de Paris.

C’est sur la base de ce projet que les élus du Conseil de Paris ont voté le déclassement de l’hôpital Fernand Widal au plan local d’urbanisme lors du Conseil de Paris des 6 et 7 février 2012.
C’est pour le maintien de ce projet que près de 1000 pétitions ont été signées par les habitants du 10ème en 2015.

Contrairement aux engagements pris, quelques mois après les élections municipales, l’AP-HP a annoncé en interne que les activités, notamment les lits de gériatrie de Fernand Widal, ne seraient finalement pas transférés à Lariboisière.

Les 140 lits de SSR (soins de suites et de réadaptation) et de SLD (soins de longue durée) ont aujourd’hui vocation à être transférés à l’hôpital Claude Bernard en périphérie de Paris.
Parallèlement à cette décision, l’AP-HP a demandé à la ville de Paris dans le cadre de l’enquête publique sur le PLU, d’autoriser le déclassement de la parcelle ouest de l’hôpital Lariboisière, le long de la rue Guy Patin, pour la vendre et qu’il y soit réalisé du logement.

Sur la question du logement, ce n’est pas nous qui vous dirons qu’il y a trop de logements et notamment trop de logements sociaux dans le 10ème arrondissement, mais nous n’acceptons pas de mettre en concurrence le projet de santé et la qualité des soins des Parisiens avec les objectifs de création de logements sociaux et nous avons eu l’occasion de faire nombre de propositions dans le PLU pour défendre le logement social.

Sur la question du nouveau projet, il est d’autant plus regrettable d’éloigner ces services, car ils concernent des patients qui ont du mal à se déplacer et que les malades continueront de recevoir leurs soins à l’hôpital Lariboisière !
Cette distance qui devait être réduite va au final être augmentée !
Les allers et retours en ambulance représentent une souffrance et une fatigue inutiles imposées à des personnes âgées. Ces transferts auront également un coût important, qui se reportera sur la Sécurité Sociale.

Ce projet est donc un non-sens en terme de projet de soins, mais également en terme économique puisque nous assistons à un transfert de charges de l’AP-HP vers la sécurité sociale et in fine vers le contribuable et ce au détriment du bien-être des patients.

Par ailleurs, nous ne comprenons pas l’urgence à déclasser cette parcelle aujourd’hui. La vente de cette partie de l’hôpital qui accueille entre autres services, la maternité ainsi qu’un service de diabétologie inauguré il y a moins de 2 ans, ne peut dans tous les cas pas intervenir avant 2024 au plus tôt et ne conditionne en rien la réalisation du nouveau bâtiment Lariboisière.
Pourquoi se presser et prendre le risque d’insulter l’avenir ?
Comment comprendre qu’un projet puisse être remanié du tout au tout en quelques mois en 2014 et ne pas envisager qu’il puisse évoluer entre 2016 et 2025 ?
A plus long terme, que ferons-nous lorsque nous devrons à nouveau faire évoluer l’hôpital ?
Nous ne disposerons plus de surfaces disponibles pour repenser et reconstruire.

C’est pourquoi nous vous soumettons un amendement qui propose de maintenir l’intégrité de l’hôpital Lariboisière en « réserve de grand service public urbain. »

Les communistes du 10ème continueront à s'opposer à cette décision qui va à l’encontre du maintien d’une offre de santé diversifiée dans notre quartier.

 

Didier Le Reste

Conseiller de Paris

Le 4 juillet 2016