Article de Vie locale - Publié le Vendredi 9 Février 2018

Pour la première fois, la traite des êtres humains est reconnue dans le monde du travail !

  • Pot de victoire au PCF suite à la décision du TGI du 8 fév 2018 . dsc_0013.jpg

    Au siège du PCF, le jour même de la décision du TGI, soirée pour saluer la victoire et projection du film "Boulevard en lutte", en présence d’Elie Joussellin, secrétaire du PCF 10, de Marylise Poulain, responsable de l’UD CGT de Paris, d’Hélène Bidard, adjointe à la Maire de Paris, en charge de la lutte contre les discriminations et des droits de l’Homme, de Maxime Cessieux, avocat des salariés et de Nathanaël Joussellin, réalisateur du film.

     

     

     

     

Le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu son jugement le 8 février après la plainte pour "traite d'êtres humains" déposée par les travailleuses du 57 boulevard de Strasbourg et la CGT. C'est la première fois en France que la traite d'êtres humains est ainsi reconnue dans le monde du travail.
Lors du procès, le 21 décembre 2017, différents témoins s'étaient succédés à la barre pour rappeler pourquoi les salariées avaient été victimes de traite d'êtres humains : Rémi Féraud, ancien maire du 10ème, Hélène Bidard, adjointe PCF à la Maire de Paris, Bernard Thibault, membre de l'OIT et l'inspectrice du travail.
Ce procès fait suite à différentes décisions de justice, toutes favorables aux travailleuses. Après leur régularisation, la victoire aux Prud'hommes, la condamnation au pénal pour emploi de personnes en situation de vulnérabilité et travail dissimulé, cette ultime décision de justice signe la victoire totale des salariées du 57 bd Strasbourg. Le patron est condamné à deux ans de prison dont un an ferme, à 25 000 € d'amende à verser aux 15 salariées et 5 000 € pour l'UD CGT de Paris qui s'était portée partie civile. Il est frappé d'interdiction de gérer une entreprise et de fréquenter le 10ème arrondissement.
Pour les communistes, aux côtés des salariées depuis le 24 mai 2014, premier jour de leur lutte, c'est une énorme satisfaction. Un combat important vient d'être gagné, un combat pour le droit des travailleurs, un combat pour l'égalité des droits. Cette victoire montre que le progrès social et l 'égalité des droits ne sont pas des horizons inatteignables.

Parce que cette lutte n'a pas mis fin à la honteuse exploitation de la vulnérabilité des sans-papiers, ce jugement peut donner le courage à d'autres travailleurs sans-papiers, sur ce boulevard de Strasbourg ou ailleurs, de refuser cette situation indigne.

Le soir même du jugement du TGI, s'est tenu au siège du PCF un pot de la victoire après un débat et la projection du film « Boulevard en lutte » retraçant les moments forts de cette lutte.