Article de Vie locale - Publié le Jeudi 28 Mai 2015

Préemption du 166/172 quai de Jemmapes: les modalités de financement votées par le Conseil de Paris

C’est à la fin 2011 que la Gecina, gros opérateur immobilier, a décidé de vendre plusieurs immeubles à Paris, dont celui du 166/172 quai de Jemmapes. La ville n’ayant pas alors exercé son droit de préemption malgré les demandes insistantes des élus communistes, c’est une filiale de BNP Paribas qui a racheté l’immeuble en avril 2012 et lancé dès septembre 2012 la procédure de vente à la découpe, lot par lot. Les locataires se sont alors organisés et ont créé un collectif de défense qui a multiplié interventions et actions publiques. En novembre 2014, la nouvelle équipe municipale a pris la décision attendue depuis longtemps, à savoir la préemption par le bailleur social Paris Habitat des 47 logements restants, occupés par des locataires n’ayant pas la capacité d’acquérir leur logement. Ils ne sont plus sous la menace de quitter leur logement.
  • Intervention de Didier Le Reste qui, au nom des élus communistes de Paris, se réjouit de l’aboutissement de la longue bataille menée contre la vente à la découpe de l’immeuble du 166/172 quai de Jemmapes lancée par BNP Paribas. Le financement de l’opération de préemption de 47 logements par la ville est voté par le Conseil de Paris. Une bonne nouvelle pour les locataires.

     

  • Rassemblement le 17 avril 2012 devant la Bourse où se tenait l’Assemblée des actionnaires de Gecina qui venait de vendre à BNP Paribas l'immeuble du 166/172 quai de Jemmapes. Alain Lhostis et Marie Thérèse Eychart, élus communistes de la précédente  mandature, aux côtés des locataires en colère.

     

  • Le 24 mars 2013, un nouveau rassemblement des locataires devant leur immeuble pour protester contre la vente à la découpe lancée par BNP Paribas et les intimidations pour faire partir les résidants. 

 Les locataires du 166/172 quai de Jemmapes dont les appartements  devaient être vendus à la découpe par BNP Paribas peuvent être aujourd’hui  totalement rassurés. Ils ont la garantie de conserver leur logement. En effet, lors de sa séance des 26 et 27 mai, le Conseil de Paris vient de voter  la participation financière de la ville  à cette opération de préemption et d’accorder la garantie au financement de l’emprunt à souscrire par l’opérateur social. Le loyer moyen  de ces 47 logements sera calculé sur la base de 13 € le m², soit le plus souvent  à un tarif inférieur à celui pratiqué jusqu’à présent.

En novembre dernier, les locataires avaient été accueillis à la mairie du 10ème en présence de Ian Brossat, adjoint à la Maire de Paris, et de Dante Bassino, adjoint au Maire du 10ème, tous les deux nouveaux adjoints en charge du logement, pour les informer de la décision de préemption par la ville.

Les élus communistes se réjouissent de l’aboutissement de cette longue bataille. Ils  regrettent que la ville ait refusé en 2012 de préempter  l’ensemble des 139 logements, au prétexte  du coût élevé de l’opération, permettant ainsi à  BNP Paribas d’acquérir l’immeuble et de lancer immédiatement la vente à la découpe, lot par lot.

L’action des locataires qui se sont regroupés au sein d’un comité a également été décisive en retardant les opérations de vente à la découpe et en multipliant les interventions  auprès du Conseil d’arrondissement et du Conseil de Paris. Une fois de plus,  la lutte collective a été décisive et,  avec le récent vote du Conseil de Paris sur les modalités de financement, les 47 locataires peuvent être totalement rassurés.

 

Intervention de Didier Le Reste lors du Conseil de Paris des 26 et 27 mai 2015

Madame La Maire, Mes chers collègues,

C’est une délibération importante puisqu’elle ponctue la victoire de la mobilisation d’élus au Conseil de Paris et de la majorité du 10ème mais surtout des habitants du 166-172 quai de Jemmapes, victimes d’une vente à la découpe.

La bataille a commencée début 2012 quand le groupe Gecina, opérateur immobilier, propriétaire de plusieurs milliers de logements a décidé de vendre l’immeuble du 166/172 quai de Jemmapes (139 logements).

Les élus communistes s’étaient alors prononcés pour la préemption de l’ensemble de l’immeuble. La ville avait alors refusé, arguant du coût élevé de l’opération, et c’est une filiale de la BNP qui avait acquis l’immeuble. Cinq mois plus tard, la BNP engageait une revente lot par lot dans un but spéculatif.

Le nouveau propriétaire n’a pas hésité à exercer de nombreuses pressions pour contraindre les locataires à partir afin de vendre leur appartement au prix fort. Cette vente a ainsi menacé nombre de résidents qui n’avaient pas les moyens d’acheter ou qui ne le souhaitaient pas. Ils se sont constitués en collectif, parallèlement, à la mobilisation de plusieurs élus de la majorité municipale de l’ancienne et de l’actuelle mandature.

Cette convergence d’action a forcé la filiale de la BNP à négocier et les 47 appartements des membres du collectif Jemmapes sont aujourd’hui acquis par Paris Habitat. Les 47 logements sont conventionnés en PLS. Tous les habitants du collectif sont ainsi garantis de pouvoir rester dans leur logement.

La plupart verront même leur loyer baisser sensiblement puisque le prix au mètre carré sera d’un peu plus de 13 euros.  Cette délibération est un grand soulagement pour les locataires.

Ils ont été accueillis à la mairie du 10ème arrondissement dès le 25 novembre 2014 pour leur confirmer que leur appartement ne sera pas vendu au plus offrant. Certains locataires ont également tenu à être présents lundi 18 mai lors du conseil d’arrondissement du 10ème.

La solidarité entre les locataires qui se sont regroupés pour faire respecter leurs droits, a été décisive, tout comme l’implication des élus, singulièrement de celle de notre camarade Ian Brossat, Maire-Adjoint en charge de logement, pour aboutir à la seule solution de protection des locataires, à savoir la préemption des appartements par la ville.

Une fois de plus la lutte collective a payé.

Didier Le Reste, Conseiller PCF-FDG de Paris, élu du 10ème