Article de Vie locale - Publié le Mercredi 27 Décembre 2017

Procès pour traite d’êtres humains : verdict le 8 février 2018 !

  • GI de Paris Procès des patrons mafieux  21 décembre 2017 . img_5778.jpg

    Le 21 décembre dernier, s’est tenu au Tribunal de Grande Instance de Paris, le procès pour traite d’êtres humains à l’encontre de deux patrons de salons de coiffure du bd de Strasbourg. En présence de plusieurs salariées du salon de coifffure, de responsables de la CGT (Marilyne Poulain et Rémi Picaud), de Bernard Thibault (OIT), de conseillers communistes de Paris (Didier Le Reste et Hélène Bidard) et d’Elie Joussellin,  responsable du PCF du 10ème arrondissement.

Jeudi 21 décembre 2017 le procès pour traite d’être humains à l’encontre de deux anciens gérants du 57 boulevard de Strasbourg s’est tenu. Ils avaient déjà été condamnés en novembre 2016 à deux ans de prison dont un avec sursis pour pour plusieurs délits dont travail dissimulé et emploi de personnes en situation irégulière. Concernant ce délit de traite d’être humains, le tribunal rendra sa décision le 8 février 2018. Cette décision est importante politiquement et symboliquement.

Politiquement déjà, car il s’agit de reconnaître que la traite d’êtres humains peut se dérouler dans le monde du travail. Le travail forcé est une forme de traite d’êtres humains. C’est notamment ce que Bernard Thibault, membre de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), et Hélène Bidard, adjointe PCF à la Maire de Paris, appelés à la barre comme témoins, ont développé.

Symboliquement ensuite, car cette décision signerait la victoire totale des salariées du 57 bld de Strasbourg. Que n’ont-elles pas entendu lorsqu’elles ont décidé de débuter leur grève et de porter plainte pour traite d’êtres humains ? Qu’elles en rajoutaient, que ce n’était pas de la traite, que personne ne les obligeait à travailler boulevard de Strasbourg… Les travailleuses du 57 ont une nouvelle fois raconté à la barre le système qui régnait à Château d’Eau : un recrutement basé sur la vulnérabilité des travailleurs, les menaces incessantes, l’organisation du travail par langue… Selon Cristelle Chambarlhac, inspectrice du travail étant intervenue lors de la grève, toutes les caractéristiques de la traite d’êtres humains se retrouvent dans le quartier de Château d’Eau.

Par deux fois déjà, la justice leur a donné raison et les a reconnues comme victimes. L’État les a régularisées, elles ont retrouvé du travail. Elles ont relevé la tête pour retrouver leur dignité, elles ont crié à la face du monde que tous les travailleurs de France devaient être considérés de la même manière, elles se sont battues pour leurs droits et elles ont gagné. Les communistes du 10ème arrondissement qui les ont soutenues dès le premier jour leur expriment une nouvelle fois leur reconnaissance et leurs félicitations pour le courage qu’elles ont eu.

Les communistes du 10ème appellent aussi la lutte à se poursuivre. Dans le quartier de Chateau-d’Eau tout d’abord où l’on ne peut pas tolérer qu’une zone de non-droit continue à exister en plein centre de Paris et qu’une véritable mafia dicte sa loi. Plus largement ensuite, en changeant la loi et en accordant enfin un titre de séjour unique d’une durée de dix ans à toutes les personnes qui arrivent en France pour travailler.

La lutte du 57 boulevard de Strasbourg a montré que rien n’était impossible lorsque le courage l’emportait sur la peur, la patience sur la précipitation… La lutte pour le droit et la dignité de tous les travailleurs de France est un combat de longue haleine. Une prochaine étape sera le jugement en délibéré du tribunal prévu le 8 février prochain.