Article de Vie locale - Publié le Vendredi 11 Octobre 2013

Salle de consommation de drogues à moindre risque : l’avis du Conseil d’Etat entraîne le report de son ouverture.

Alors qu’était attendu un décret autorisant l’ouverture de la salle de consommation de drogues à moindre risque  courant novembre dans notre arrondissement, un avis du Conseil d’Etat du 10 octobre préconise « d’inscrire le dispositif dans la loi ». Une recommandation qui ne se prononce pas sur le fonds, mais qui va entrainer un report de l’ouverture de la salle, le temps de déposer une proposition de loi et obtenir l’approbation du Parlement pour la mise en place de tels dispositifs.

Les communistes du 10ème et leurs élus qui s’étaient déclarés favorables à l’installation d’une telle salle dans notre arrondissement et qui s’étaient massivement mobilisés pour l’ouverture de cette salle regrettent ce report.

Dans un communiqué publié hier, Alain Lhostis, qui fut le premier élu à défendre l’idée d’une salle de consommation à Paris, fait part de sa déception  et de son souhait de soumettre sans attendre un projet de loi au parlement.

« Je m’étonne, la Ministre de la santé ayant annoncé depuis un an qu’elle était favorable à l’ouverture d’une telle salle et le Premier Ministre ayant décidé en début d’année l’ouverture ce lieu expérimental, que le Conseil d’Etat ait été saisi si tardivement.

Dès 2004, alors adjoint au Maire de Paris en charge de la santé, en séance publique du Conseil de Paris, je m’étais déclaré favorable à l’ouverture d’une telle salle. Le Maire de Paris, et surtout le Maire du 10ème Rémi Féraud, s’étaient engagés résolument, multipliant les réunions de concertation, afin qu’elle puisse ouvrir dès novembre prochain. Ma déception, et sans aucun doute la leur, est à la hauteur de cette implication.

Pour ma part, je demande au gouvernement de mettre en œuvre sans délai, et sans nouvelle tergiversation, la recommandation du Conseil d’Etat, et que le texte de loi soit soumis dans les meilleurs délais au Parlement.

Je demande également que, dès à présent, soit mis en place un comité de préfiguration, regroupant tous les acteurs (professionnels, associations, conseils de quartier, représentants des personnels de la SNCF, Police, élus, administrations) à l’image du comité de suivi prévu. Par ailleurs, la mise en place de la brigade spéciale territoriale, annoncée avec l’ouverture de la salle, pour répondre à des questions de sécurité, doit être faite immédiatement ».

Les communistes du 10ème partagent cette déclaration et sont résolus à poursuivre la mobilisation pour l’ouverture de la salle de consommation prévue. Le gouvernement  ne doit pas tergiverser et inscrire sans attendre cette loi à l’ordre du jour du Parlement.  Ils appellent également les parlementaires du Front de Gauche à se saisir d’une « niche » parlementaire pour déposer une proposition de loi. Cette salle reste plus que jamais nécessaire, tant pour les habitants du quartier lassés des nuisances sur la voie publique que pour les consommateurs de drogue, afin qu’une aide sociale soit apportée à un  problème tant individuel que collectif.