Article de Vie locale - Publié le Mercredi 13 Avril 2016

Salle de consommation à moindres risques : ouverture à l'automne !

  • Le 12 avril, une nouvelle réunion de concertation a été organisée à la mairie du 10ème pour débattre de l’ouverture prochaine d’une salle de consommation de drogues à moindres risques au sein de l’hôpital Lariboisière. Un débat, en présence du maire d'arrondissement, qui a réuni près de 300 personnes.

  • Didier Le Reste, conseiller d’arrondissement, est de nouveau intervenu, au nom des élus communistes, pour soutenir ce projet, attendu depuis plusieurs années pour répondre à des impératifs de santé et de sécurité publiques.

Enfin, la salle de consommation de drogues à moindres risques doit ouvrir dans le 10e  à l'automne au sein de l'hôpital Lariboisière (avec une entrée séparée de l'hôpital !).

Oui, enfin, car elle permettra d'apporter une réponse à un problème de santé publique et de sécurité publique. C'est un rapport de l'Inserm qui le confirme : se basant sur les expériences qui ont déjà eu lieu dans une trentaine de pays, ce rapport montre qu'à chaque fois, les mêmes conséquences ont pu être observées : une baisse des overdoses sur la voie publique, une baisse des contaminations de maladies infectieuses (VIH, hépatites...), une baisse des actes d'incivilité sur la voie publique.

Une réunion s'est tenue le 12 avril à la mairie du 10e. La salle, comme lors des précédentes réunions, était partagée entre soutiens et opposants au projet ! Les craintes et les peurs sont bien naturelles et nous voulons une nouvelle fois tenter d'y répondre.
Cette salle de consommation n'a pas comme vocation de légaliser la drogue. La représentante du Préfet de police a ainsi confirmé qu'il n'y aurait pas de zone de non-droit, que la loi autorisait une simple détention pour son usage personnel. La police interviendra, y compris dans la salle, pour empêcher tout trafic de drogue. Mais, un constat simple : la répression n'a jamais permis d'endiguer le problème de la drogue. Il s'agit là de tenter une approche pragmatique : puisqu'il y a des toxicomanes, puisque ceux-ci sont présents sur ce territoire là (des milliers de seringues sont ramassées chaque année autour de la Gare du Nord...), il faut donc leur permettre de consommer de manière propre et pouvoir leur proposer, s'ils le souhaitent, un accompagnement médico-social.  Il est également bien qu'on ait compris qu'en matière de santé publique, comme ailleurs, déplacer un problème ne l'a jamais réglé !

Depuis de nombreuses années, le débat existe dans le 10e . L'ouverture de cette salle figurait dans le programme de la liste conduite par Remi Féraud en 2014 et cette liste composée de candidats socialistes, communistes et écologistes a remporté plus de 66% des voix face à la droite qui a toujours rejeté ce projet, sans jamais rien proposer pour régler le problème qui se pose aujourd'hui pour les toxicomanes mais aussi pour les habitants du quartier.

Cette salle sera expérimentale : un comité de suivi (composé d'associations, de riverains, y compris opposés au projet, et de l'ensemble des groupes politiques représentés au conseil d'arrondissement) sera mis en place avant même son ouverture. Si elle ne fonctionne pas de façon satisfaisante, il n'y aura aucune hésitation à la fermer. Mais si elle fonctionne bien, elle améliorera la vie de tous, toxicomanes comme habitants du quartier.

Comme l'a rappelé Didier Le Reste, conseiller de Paris PCF lors de cette réunion, les communistes portent depuis 2004 ce projet "de santé publique et de solidarité humaine". Les militants et élus communistes continueront à soutenir ce projet car le rôle d'une société est bien de prévenir, d'inclure tout le monde et en aucun cas d'exclure les plus vulnérables.

Après l'ouverture dans le 10e, une autre salle devrait ouvrir à Strasbourg.  Alain Juppé, maire de Bordeaux, avait aussi fait part de son intérêt pour un tel dispositif, avant de se montrer bien silencieux depuis qu'il a présenté sa candidature à l'élection présidentielle !