Article de Vie locale - Publié le Mercredi 18 Avril 2018

SNCF : « réforme » ou « casse » d’une entreprise publique ?

  •  Distribution de tracts à la gare de l'Est avril 2018 . img_1232_1.jpg

    Les communistes du 10éme ont organisé plusieurs distributions de tracts dans les gares du Nord et de l’Est pour informer les usagers sur la nocivité du projet de loi sur la « réforme » ferroviaire et pour apporter leur soutien à l’action des cheminots.

       

L‘Assemblée nationale a adopté, le 17 avril, le projet de « réforme » de la SNCF par 454 voix contre 80. C’est-à-dire qu’en plus des députés LREM toute la droite a soutenu le projet du gouvernement Macron.

Pour les députés communistes, il s’agit d’un cadeau au marché privé et à quelques actionnaires conduisant au démantèlement d’un grand service public. Mais ils sont déterminés à poursuivre la bataille aux côtés des cheminots et du mouvement social.

Les communistes du 10ème arrondissement, qui compte 2 gares, vont, comme ils l’ont fait à plusieurs reprises, continuer à s’adresser aux dizaines de milliers d’usagers qui utilisent quotidiennement les gares du Nord et de l’Est. Ces derniers souhaitent une amélioration de leurs conditions de transport, ce qui suppose une modernisation des matériels et le lancement de nouvelles extensions du réseau.

La « réforme » ferroviaire voulue par le gouvernement répondra-t-elle à l’attente d’amélioration de ce mode de transport qui présente, en outre, l’avantage de s’inscrire dans l’impérieuse nécessité de réduire la production de gaz à effet de serre ?

Il est clair que non et, ce, pour plusieurs raisons :

  • - Ie projet prévoit de transformer l’entreprise publique en société anonyme, ce qui permettra ensuite d’ouvrir le capital à des investisseurs privés engendrant des charges financières supplémentaires. Une démarche déjà utilisée par France Télécom, GDF ou La Poste, avec les dégradations de services que l’on connait. Autre exemple : la privatisation des chemins de fer opérée sous Mme Thatcher en Grande Bretagne est violemment remise en cause : elle a engendré des hausses de tarifs exorbitants et une baisse de la sécurité, provoquant de nombreux accidents. L’Etat a été contraint d’apporter un soutien financier important au point que de plus en plus de parlementaires anglais évoquent la possibilité d’une renationalisation.
  • - le projet vise à répondre à l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs induite dans les directives européennes du 4ème « paquet ferroviaire » voté en 2016 par le Parlement européen. La mise en concurrence déjà en œuvre pour le fret a pourtant conduit à un fiasco : la part du volume de marchandises transportées a baissé de 42% en 15 ans. Il en sera de même pour le transport des voyageurs : des entreprises privées se verront attribuer les lignes les plus rentables et l’entreprise nationale sera ainsi privée des recettes utiles au bon fonctionnement des autres lignes à plus faible fréquentation, entrainant à terme des fermetures de lignes et favorisant la désertification de certains territoires.
  • - le projet maintient une zone d’incertitudes concernant les modalités et le montant de la dette reprise par l’Etat. Une dette liée aux choix politiques faits sous la présidence de Giscard d’Estaing d’investir massivement sur le TGV, au détriment des autres missions de la SNCF. L’Allemagne en son temps a repris l’intégralité de la dette, ce qui a permis une relative relance de son réseau ferré, même si la Deutsche Bahn est aujourd’hui soumise à une rentabilité financière de plus en plus brutale. 

Au vu des expériences passées et des exemples européens, il est évident pour les communistes que la « réforme » ferroviaire voulue par le gouvernement ne répond aucunement aux impératifs de développement d’un service public de qualité, répondant aux besoins de tous les territoires et prenant en compte l’urgence climatique. Ils mettront tout en œuvre pour combattre ce projet en lien avec le mouvement social.