Article de Vie locale - Publié le Jeudi 5 Septembre 2013

Syrie : la solution n’est pas militaire, mais politique

Il y a plus de deux ans, le peuple syrien s’est soulevé massivement contre la dictature de Bachar Al Assad, exigeant la satisfaction de revendications démocratiques et sociales. La réponse du pouvoir a été une répression féroce qui s’est transformée en conflit armé et se solde aujourd’hui par plus de 110 000 morts. Au fil des mois, le conflit s’est internationalisé avec une ingérence militaire croissante des puissances régionales et internationales. C’est dans ce contexte qu’est intervenu le 21 août, dans la banlieue de Damas, un bombardement aux armes chimiques qui a causé la mort de centaines de civils. Immédiatement, le président Hollande s’est prononcé pour une action militaire contre le régime de Damas.
  • Devant le Sénat, le 4 septembre 2013, rassemblement devant le Sénat contre toute intervention militaire en Syrie, en présence de Michelle Demessine, sénatrice communiste, et de la responsable du Mouvement de la Paix.

Le 4 septembre, alors que Laurent Fabius s’efforçait de justifier, devant les sénateurs, la nécessité d’une intervention militaire en Syrie, un rassemblement se tenait devant le Sénat, à l’appel de plusieurs organisations dont le Mouvement de la Paix et le Front de gauche. Michelle Demessine, sénatrice communiste, précise qu’elle se refuse à imaginer que la France, membre du Conseil de Sécurité, puisse envisager de violer la charte des Nations-Unies. Elle rappelle la demande impérative du secrétaire général de l’ONU de respecter la légalité internationale, ce qui implique d’abord de connaitre les conclusions du rapport des inspecteurs de l’ONU et ensuite de définir ensemble la réponse appropriée. Elle souligne les dangers d’une intervention militaire qui rajoutera de la guerre à la guerre et défend l’idée d’une solution politique négociée.  Ce qui suppose d’organiser sans attendre un sommet réunissant les belligérants, les principales puissances impliquées, sans oublier l’Iran et la Turquie. Le choix n’est pas « la guerre ou l’inaction », comme certains aiment à présenter le problème pour le caricaturer.  La priorité est d'agir sans attendre en multipliant les initiatives diplomatiques, en n’excluant personne, contrairement à ce qui a été fait jusqu’à présent par nos représentants. C'est la seule voie pour trouver une solution politique permettant de mettre un terme au conflit et de permettre aux syriens de construire une alternative pour gérer eux-mêmes leur pays.